tag:blogger.com,1999:blog-19368727198367821602024-02-07T16:11:35.018-08:00Oeuvres d'art en libertéDes réflexions sur l'art, les expos, concerts ou représentations théâtrales du moment.
Bienvenue dans l'antichambre d'un esprit curieux !Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.comBlogger80125tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-53232640734724915622013-03-26T13:59:00.002-07:002013-03-26T14:21:26.852-07:00Le mur invisible - Die Wand<div style="text-align: justify;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNXpgSs9PpZ5-RvjuGyPiuihd4oZmM1c3aXZO-BbN__HkerWfeWg0sZkZrgCY9Cl7fu9_bqMGbPUGG9MRUl3TQTmm2ywmd0dced2HQrbRwpn4DWj7cUgeQxevZDc6ix2GzkHQk_BfoFIYH/s1600/Almsee.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNXpgSs9PpZ5-RvjuGyPiuihd4oZmM1c3aXZO-BbN__HkerWfeWg0sZkZrgCY9Cl7fu9_bqMGbPUGG9MRUl3TQTmm2ywmd0dced2HQrbRwpn4DWj7cUgeQxevZDc6ix2GzkHQk_BfoFIYH/s320/Almsee.jpg" width="320" /></a></div>
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Un matin, le lendemain de son arrivée dans un pavillon de chasse de la Haute-Autriche en compagnie d’un couple d’amis, une femme découvre qu’un mur invisible et infranchissable la sépare désormais du reste du monde. De l’autre côté du mur qui l’entoure, hommes et animaux semblent pétrifiés dans la mort. Nous ne saurons rien de plus sur les circonstances de la catastrophe. La femme est désormais seule, avec pour unique compagnie celle de Lynx, le chien de ses amis partis la veille se promener au village voisin.</div>
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<i>Die wand</i>, écrit en 1963 par Marlen Haushofer – traduit en français sous le titre <i>Le mur invisible</i> – et porté à l’écran par Julian Roman Pölsler (sorti le 13 mars 2013) n’occulte pas le défi physique que représente le retour à la vie en autarcie, au plus près de la nature, rythmée par les soins aux animaux, les travaux des champs, l’abattage du bois, etc. </div>
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Très vite, les références au monde moderne disparaissent, telle la luxueuse et inutile décapotable rouge. L’ancrage temporel se fait lâche : le temps redevient principalement cyclique tandis que la femme accomplit des tâches qui viennent du fond des âges. </div>
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Mais ce qui fait du <i>Mur invisible</i> un film particulièrement intéressant, c’est l’accent porté sur la violence psychologique que subit cette femme, magnifiquement interprétée par Martina Gedeck. Elle sait survivre dans cette nature belle et austère, mais à quoi bon survivre ? Seul être humain, sans espoir d’être sauvé, libéré de sa prison, pourquoi s’entêter ? </div>
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L’apparition fantastique du mur est prétexte à une réflexion profonde sur ce qui définit un être humain, sur ce qui le différencie des animaux et de la nature, tout en le liant à eux. Demeurée le seul être humain en vie, la femme se sent obligée d’agir comme tel : la présence de Lynx, d’une vache et d’un chat, animaux dont il faut prendre soin, lui fait repousser l’idée du suicide, malgré le caractère désespéré de sa situation. Le sens du devoir, le sens moral – ne tuer du gibier que lorsque cela s’avère absolument nécessaire – la tendresse et l’amitié qu’elle porte à ses animaux constituent un garde-fou qui l’empêche de basculer dans le laisser-aller et la folie. </div>
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Se souvenir de ce que l’on est, même quand personne n’est là pour vous le rappeler : voilà ce qui pousse la femme à écrire le compte-rendu de son expérience, au dos de vieux calendriers. </div>
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Tandis que sa dépendance à l’égard des animaux, des alpages et de la forêt accroissent l’intimité de la femme avec eux, l’incitant à revoir la place de l’homme au sein du monde, intégré, bienveillant et non pas dominateur distrait, la femme s’interroge : peut-être est-ce cela qui a manqué aux hommes pour éviter la catastrophe ? </div>
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La réflexion de Marlen Haushofer possède une portée universelle, mais n’en résonne que davantage lorsque l’on sait que, née en Haute-Autriche en 1920, elle a passé son adolescence et le début de sa vie d’adulte sous l’ombre nazie. D’où la résonance particulière de cette réflexion de la femme, rendant hommage à l’amitié de Lynx : et si c’était les regards plein d’admiration que les chiens portent à leurs maîtres qui engendraient chez certains d’entre eux la mégalomanie ? </div>
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<i><span style="font-size: x-small;">Photo du lac d'Almsee en Haute-Autriche, emprunt<span style="font-size: x-small;">ée à Wikipédia<span style="font-size: x-small;"> ; </span>auteur : Michael Gredenberg (mike@inode.at)</span></span></i>.</div>
Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-91243570005039159452013-01-02T00:10:00.000-08:002013-01-02T00:10:00.159-08:00Croquefer et l’île de TulipatanUne fois de plus, l’<a href="http://www.athenee-theatre.com/">Athénée Théâtre Louis-Jouvet</a> propose un spectacle remarquable par son originalité et sa qualité.<br />
Jusqu’au 13 janvier 2013, la <a href="http://www.lesbrigands.fr/v2/">Compagnie Les Brigands</a> prend possession du théâtre avec deux opéras bouffes en un acte de Jacques Offenbach, plus farfelus et désopilants l’un que l’autre : <i>Croquefer ou le dernier des paladins</i> (livret d’Adolphe Jaime et Etienne Tréfeu), créé en 1857, suivi de <i>L’île de Tulipatan</i> (1868, livret d’Alfred Duru et Henri Chivot).<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdga58cAgGGi7vFfeehgAvwq9lwlRRwHe-PcX-ONRmCQvZ4z8MCyy0Fr0GVjEpYMRMy7ozOM7_9mtB5eqFeJjDHxFBgKUTGcGUnEL5z7Rg-iVRy4Z5AGTcncCFW8zypcbaAFP1gHq_fj2z/s1600/Croquefer002.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdga58cAgGGi7vFfeehgAvwq9lwlRRwHe-PcX-ONRmCQvZ4z8MCyy0Fr0GVjEpYMRMy7ozOM7_9mtB5eqFeJjDHxFBgKUTGcGUnEL5z7Rg-iVRy4Z5AGTcncCFW8zypcbaAFP1gHq_fj2z/s320/Croquefer002.jpg" width="239" /></a></div>
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Rarement satire de la musique dite sérieuse et des mœurs du temps – le nôtre autant que celui du Second Empire, tant certains défauts paraissent immuables – aura été aussi drôle et légère, ce qui permit à Offenbach de passer à travers les mailles de la censure de l’époque.<br />
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Les Brigands, comédiens et chanteurs, voire danseurs pour certains (Flannan Obé en tête), servent avec énergie et brio ces deux œuvres injustement méconnues, et ressuscitent avec bonheur l’humour ravageur d’Offenbach, sous lequel se dissimule toujours une critique mordante.<br />
La scénographie épurée et astucieuse de Thibaut Thack, qui fait intervenir un miroir pour créer l’illusion d’une haute tour dans Croquefer puis dénoncer des apparences trompeuses dans L’île de Tulipatan, évite l’écueil du grand guignol, de même que les costumes élégants et plein d’humour d’Elisabeth de Sauverzac.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Cv5jOzaR73pGxgm0j6sUbDT8Ra37TyH7E55GvycXif_EBbipZKfoB_ZsYf73S5TAdVcoAE1Y44p4hfhhSBlebvveH1aqudoCDbXFyCICVh6Oo6SyOOaOXi-MNv0atAKmYHlruJEAhyUu/s1600/Croquefer-sce%CC%80ne001.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_Cv5jOzaR73pGxgm0j6sUbDT8Ra37TyH7E55GvycXif_EBbipZKfoB_ZsYf73S5TAdVcoAE1Y44p4hfhhSBlebvveH1aqudoCDbXFyCICVh6Oo6SyOOaOXi-MNv0atAKmYHlruJEAhyUu/s320/Croquefer-sce%CC%80ne001.jpg" width="211" /></a></div>
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Croquefer (F. Obé) et son ennemi Mousse-à-mort (Loïc Boissier), guerrier éclopé qui s’exprime en brandissant des écriteaux, mais confit dans sa dignité de chevalier, se trouvent enlisés dans un absurde conflit héréditaire qui a englouti toute leur richesse et presque tous leurs hommes, rappelant bien des conflits à travers les âges.<br />
Dès lors, la lâcheté semble être la seule porte de sortie sensée, car comme rétorque Croquefer à son écuyer belliqueux, le bien nommé Boutefeu (Emmanuelle Goizé) : « Il est beau d’avoir peur quand on n’est pas le plus fort. »<br />
Par un miracle d’anachronisme, la pièce, après avoir débuté au Moyen Age, s’achève au XIXe siècle, les personnages préférant finalement se divertir à l’opéra que se trucider.<br />
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Ce même opéra qui en tant que représentant de la « grande musique » est parodié pour notre plus grand plaisir. Difficile de ne pas pouffer de rire quand dans <i>L’île de Tulipatan</i>, Théodorine (Lara Neumann) s’exclame, sur un air aussi déterminé que martial : « Je vais chercher les petites cuillères… », de même lors du duo père / fille (fils) du sénéchal Romboïdal (François Rougier) et d’Hermosa (F. Obé) qui renvoie à maintes et maintes scènes de désespoir de jeune première pour mieux s’en moquer par inversion.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7ajoJ0B3pHEMEaU3GA7jtIHOGsNCi4ji-jronjoCwiBoWiXgvsft427HAnS8ql8xAvYixOLe6QwbpZj_ACpSSdKScrOtaQS9f7MlmZeglucZJPMbGXKnVKUrdyMiRs9TpQwNOvaPIFglK/s1600/Fleur-de-Soufre001.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7ajoJ0B3pHEMEaU3GA7jtIHOGsNCi4ji-jronjoCwiBoWiXgvsft427HAnS8ql8xAvYixOLe6QwbpZj_ACpSSdKScrOtaQS9f7MlmZeglucZJPMbGXKnVKUrdyMiRs9TpQwNOvaPIFglK/s320/Fleur-de-Soufre001.jpg" width="185" /></a><br />
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Car les personnages de ces deux œuvres pétillantes sont conscients de leur bouffonnerie et d’être les protagonistes d’une blague à la gaieté si folle et si communicative qu’on leur accorde bien volontiers ce qu’ils demandent à la fin de <i>Croquefer</i> : « Oh ! vous tous qui m’écoutez, grâce pour tant d’absurdités… ».<br />
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Et bonne année 2013 !<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ysswmWkX90C3pUwiowWP_NFWaXBWsBp9dWhtedjzLjtLNUlO0QZIurz1NVor_eL0YgK7v3_6F5LV0acP5edh2NqkqUjGO2A0-EVdEK1he72ZZ3j0J_LiDGdHX8JBigbJfxTs4VsTXDDO/s1600/athe%CC%81ne%CC%81e-de%CC%81tail001.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ysswmWkX90C3pUwiowWP_NFWaXBWsBp9dWhtedjzLjtLNUlO0QZIurz1NVor_eL0YgK7v3_6F5LV0acP5edh2NqkqUjGO2A0-EVdEK1he72ZZ3j0J_LiDGdHX8JBigbJfxTs4VsTXDDO/s1600/athe%CC%81ne%CC%81e-de%CC%81tail001.jpg" /></a>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-72286100080222292732012-10-18T01:37:00.000-07:002012-10-18T01:37:00.537-07:00Un retour pour 2 blogs !<br />
Après avoir laissé ce blog en friche trop longtemps, l'heure de la reprise en mains a sonné !<br />
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Et comme la vie est pleine de surprises, je reviens avec un <a href="http://gabriellesiven.blogspot.fr/">2e blog</a>, <a href="http://gabriellesiven.blogspot.fr/"><b>gabriellesiven.blogspot.fr</b></a>, consacré à mes activités de scénariste et assimilées.<br />
Ici nous continuerons à parler d'art, d'expos, de musique et de théâtre, là-bas nous parlerons de mes scénarios publiés ou en cours, de nouvelles, de romans et de recherches diverses et variées.<br />
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Bref, ça va être bien.<br />
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<a href="http://gabriellesiven.blogspot.fr/">Gabrielle</a> Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-27962642713322317992012-10-17T01:22:00.000-07:002012-10-17T01:22:00.147-07:00L'Age Adulte en concert le 24 octobre au Palais de Tokyo (Paris)<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipkrmInkaxo7lWnKkEv22g2lx45ICL34R-6cvUaq7pRgtS_sB9FuWoJgNVsYDiBcEdj1zGhYBx0gNV6k2OjSkgWLV9GRAxykXVf118YVicvpaddv9MdtoALbiUoHa9rxNJK31sNkPqb21_/s1600/image.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipkrmInkaxo7lWnKkEv22g2lx45ICL34R-6cvUaq7pRgtS_sB9FuWoJgNVsYDiBcEdj1zGhYBx0gNV6k2OjSkgWLV9GRAxykXVf118YVicvpaddv9MdtoALbiUoHa9rxNJK31sNkPqb21_/s200/image.jpeg" width="116" /></a></div>
Après avoir récemment composé de véritables commentaires musicaux aux œuvres d’artistes contemporains tels que Buren, Boltanski ou Louise Bourgeois, Mildred SIMANTOV et Nils THORNANDER, aka <a href="http://lageadultemusic.tumblr.com/">L’ÂGE ADULTE</a>, mettent à présent la musique au centre de leur travail avec leur premier album <i>Fresh as a Daisy</i> qui sortira le 24 octobre.<br />
A cette occasion, ils seront en concert le jour même au Palais de Tokyo (Paris) à 19h. L’album sera disponible sur un <a href="http://vimeo.com/50469535">Tuning Book©</a>, nouvel objet hybride créé par les deux artistes.<br />
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Et si vous ne pouvez pas assister au concert, allez donc visionner les clips sur leur <a href="http://lageadultemusic.tumblr.com/teasers">site</a>. L’on y croise entre autres un burger ovni et des bols en faïence de Quimper (pièces en édition limitée) portant de délicieux prénoms comme « Fucker », « Lover » ou encore « Geek », manipulés par de jeunes hommes moulés dans des sous-pulls de couleurs vives. Peut-être est-ce là l'ultime remède à la mélancolie de l'âge adulte que distillent si bien les mélodies élaborées par le duo, tel le morceau « New desillusion », dont le titre résonne comme un écho désabusé, mais aussi distingué et distancié que coloré. <br />
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<i></i><i>The French-Swedish band L'Âge Adulte was created in 2011 by contemporary artists Mildred Simantov and Nils Thornander. FRESH AS A DAISY is the name of the album, mixing electronic sounds with acoustic instruments and voices. </i><br />
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<i><i>FRESH AS A DAISY by L’Âge Adulte will be released and unwrapped on October 24th, 2012 Live Concert at 7:pm Palais de Tokyo Paris </i> </i>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com015-21 Rue de Montpoulin, 45300 Mareau-Aux-Bois, France48.107431188480383 2.19726562542.937442188480382 -7.910156375 53.277420188480384 12.304687625tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-65941862774979655372012-01-01T12:04:00.000-08:002012-10-16T11:45:47.151-07:00Planche !Pour bien commencer l'année, un peu de bande dessinée.<br />
Voici une des planches de l'histoire que j'ai scénarisée pour <a href="http://lorenzobd.blogspot.com/">Lorenzo</a>, qui a bientôt fini l'album.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjajyVNzFNK3QSF5ddOf_A9_RwkTE2rDA_knNKdApyixYULWYACcfJF968dSPIxhBgvybOGs4SI6Gq-YCngC7WW-dfEuMdcZSDHnNIGdB1h1zpbcSUbpGYD-1RLOxsOQbHvVaBRok8cD3OW/s1600/de%252Bplumes%252Bet%252Bde%252Bjade0035.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5692757449137918898" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjajyVNzFNK3QSF5ddOf_A9_RwkTE2rDA_knNKdApyixYULWYACcfJF968dSPIxhBgvybOGs4SI6Gq-YCngC7WW-dfEuMdcZSDHnNIGdB1h1zpbcSUbpGYD-1RLOxsOQbHvVaBRok8cD3OW/s200/de%252Bplumes%252Bet%252Bde%252Bjade0035.jpg" style="cursor: hand; cursor: pointer; display: block; height: 200px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 142px;" /></a><br />
Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-88947821707436205812012-01-01T10:30:00.001-08:002012-01-01T10:32:03.763-08:00Je vous souhaite...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqTP0mLWBa4qCAfGrm9Q3vZt1rz3HqmlqBogX1l-gagWa6sARzhjWGhrGKoI9m-J8nIKjdyPzmp0pOANd5JX1yAUcDUSWc3w6nodNv44r-w-gksOsY91fc6Ugr6kaaLK52cm_bWEN-rmqa/s1600/carte-voeux-siven-mail.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 180px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqTP0mLWBa4qCAfGrm9Q3vZt1rz3HqmlqBogX1l-gagWa6sARzhjWGhrGKoI9m-J8nIKjdyPzmp0pOANd5JX1yAUcDUSWc3w6nodNv44r-w-gksOsY91fc6Ugr6kaaLK52cm_bWEN-rmqa/s200/carte-voeux-siven-mail.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5692732961208751698" border="0" /></a>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-30534490582682595462011-12-11T04:11:00.000-08:002011-12-11T04:26:45.421-08:00Salle du trône de l’empereur Qianglong dans la Cité Interdite<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR1PVS0IwII-tGK_Zinj3kcazL2DWeZeYbIcjJRkYLbBh6J0Nk0WBn-SmYWBKpNCBmnSLPDQhY4DDbYoPoERlPNcc32fI7rqMK9Ek_61OpIA0Nodg-w3iBBL7azDF5QpcKiqcN7LCxnq9-/s1600/trone.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 132px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR1PVS0IwII-tGK_Zinj3kcazL2DWeZeYbIcjJRkYLbBh6J0Nk0WBn-SmYWBKpNCBmnSLPDQhY4DDbYoPoERlPNcc32fI7rqMK9Ek_61OpIA0Nodg-w3iBBL7azDF5QpcKiqcN7LCxnq9-/s200/trone.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5684844181906592642" border="0" /></a>1.<br /><br />Autant l’avouer tout de suite, l’exposition que le Louvre consacre aux chefs-d’œuvre du palais des empereurs chinois laisse le visiteur sur sa faim. Le parallèle entre rois de France et empereurs de Chine semble un rien capillotracté et n’aide pas à clarifier le propos, un peu trop allusif. Quant aux pièces présentées, bien que belles et méconnues, elles ne soutiennent pas toutes la comparaison avec les œuvres d’autres musées, Guimet ou Cernuschi par exemple.<br /><br />Il serait malgré tout dommage de ne pas jeter un coup d’œil à quelques étranges trésors, particulièrement à la salle du trône de l’empereur Qianglong, qui clôt la partie de l’exposition située dans l’aile richelieu. Qianglong, petit-fils de Kangxi, le plus célèbre des empereurs Qing (1644-1912), règne de 1736 à 1795. Comme son père et son grand-père, il se montre friand d’innovations européennes. C’est sous son règne que le jésuite Giuseppe Castiglione atteint le sommet de son art composite, fait de perspective et de modelé européens et d’encre sur soie. Fin lettré, calligraphe et bon peintre, Qianglong n’en oublie pas pour autant d’étendre les frontières de son empire par des guerres de conquête.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8FbulpC0qwsEUUZjnZSz8rKk7NBywJWbhRl4dAz-_5BrInC5yjl-ekPna1KxUkPEZFiMFjGhY5eh5PavMjc5KPx-Sfjsm3FhsfVsj08Z1Qk88wcK7TozOGx-oqvBxIxfmtznn1UZLuCka/s1600/dragon.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 155px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8FbulpC0qwsEUUZjnZSz8rKk7NBywJWbhRl4dAz-_5BrInC5yjl-ekPna1KxUkPEZFiMFjGhY5eh5PavMjc5KPx-Sfjsm3FhsfVsj08Z1Qk88wcK7TozOGx-oqvBxIxfmtznn1UZLuCka/s200/dragon.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5684844362020574994" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;">2.<br /></div>Assis dans la salle du trône, les regards de Qianglong se tournaient vers le sud. Dans son dos se déploie un paravent sculpté de dragons qui le protège des influences néfastes venues du nord. A l’extérieur de la Cité Interdite, la Colline de Charbon, qui s’étend au nord du palais, détenait elle aussi cette fonction. Deux éventails, insignes de distinction, encadrent le trône, flanqué de deux tables à encens où reposent des brûle-parfums en forme de dragons. Des serviteurs déposaient de l’encens dans une cavité dorsale, la fumée s’échappant de leur gueule entr’ouverte, ce qui créait autour de l’empereur une atmosphère mystérieuse.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj89gY4-czKgwoWzSEm69dsztfj5Rn6aCriL3btF8udDwHUugdH0rF1ixkZQ7PUBuTTR_cxfLcEP32vOkEe1xuH5sCfaFhLeEWaFzkkPnCkl0rHS1W7_ikclWOGWISbQgWnNIqjWnCFF4fX/s1600/portique-pierre.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 124px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj89gY4-czKgwoWzSEm69dsztfj5Rn6aCriL3btF8udDwHUugdH0rF1ixkZQ7PUBuTTR_cxfLcEP32vOkEe1xuH5sCfaFhLeEWaFzkkPnCkl0rHS1W7_ikclWOGWISbQgWnNIqjWnCFF4fX/s200/portique-pierre.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5684844543526842002" border="0" /></a>3.<br />Sont aussi exposées une pierre de jade et une cloche suspendues chacune à un portique de bois sculpté et doré, le premier de motifs de phénix, le second de dragons. Cloche et pierre sont associées aux douze mois de l’année et constituaient la musique de rites qui avaient lieu en présence de l’empereur. La cloche exposée, une grosse cloche bozhong en bronze doré, est associée au premier mois de l’année. Elle a été fondue après la découverte en 1759 de modèles bien plus anciens, ce qui illustre le souci de continuité et de permanence des empereurs Qing, derniers d’une lignée de près de quatre cents empereurs.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2vHP-vAHMtfzAuhfKy5COsSRen8btayA1ug0PjZobTKzbqcE2hs8guFQ4xZ9bpKR3Vb1nd6NY3BMzJkFR5joqnDFjP83_W27qNWELJvjEFTbFx_m5GoSda5vL5Hv2oD3w-98BJ_pGTUUB/s1600/portique-cloche.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 138px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2vHP-vAHMtfzAuhfKy5COsSRen8btayA1ug0PjZobTKzbqcE2hs8guFQ4xZ9bpKR3Vb1nd6NY3BMzJkFR5joqnDFjP83_W27qNWELJvjEFTbFx_m5GoSda5vL5Hv2oD3w-98BJ_pGTUUB/s200/portique-cloche.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5684844686749378162" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: right;">4.<br /></div><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:85%;"><br /><span style="font-style: italic;">1. Trône de Qianglong, à motifs de dragons et de nuages (bois de zitan, bois de nannu et laque sculpté rouge)</span><br />2. Brûle-parfums et table à encens<br />3. Portique supportant une pierre de jade<br />4. Portique supportant une cloche bozhong<br /><br /><br />Le dessin du portique avec la pierre de jade est de <a href="http://lorenzobd.blogspot.com/">Lorenzo</a> ; les autres sont de votre serviteur, comme leur aspect bancal le suggère.<br /></span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-55665725880383519642011-09-05T12:46:00.000-07:002011-09-05T12:55:41.011-07:00Marc Desgrandchamps, les ruines de la mémoire<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgqrGX2uBnv958HCNhyphenhyphenpa8gch78xqV9LW4SvDB-Oyp4fy7tN8mve5WI1fbgWhEf5edtv7bnMjKQCwG4wseehESHAnMan9BUUcIehpUPYktBxyW4hsjznxx0oi5zlvSzUj8TfbjQk9JEbNd/s1600/desgrandchamps4.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 130px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgqrGX2uBnv958HCNhyphenhyphenpa8gch78xqV9LW4SvDB-Oyp4fy7tN8mve5WI1fbgWhEf5edtv7bnMjKQCwG4wseehESHAnMan9BUUcIehpUPYktBxyW4hsjznxx0oi5zlvSzUj8TfbjQk9JEbNd/s200/desgrandchamps4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5648964921149481394" border="0" /></a>
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<br />Les motifs sur la toile se rencontrent, se superposent parfois dans leurs jus translucides, souvenirs clignotants d’un moment vécu, d’une photographie, d’un instant d’un film. Depuis une vingtaine d’années, les paysages de Marc Desgrandchamps sont devenus mnémoniques.
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<br />A l’inverse de la peinture du XVe siècle et suivants, ce ne sont plus les collines vaporeuses de Toscane ou les paysages idéaux des lointains qui sont voilés de brume, mais les premiers plans, où les personnages semblent estompés déjà par le passage de la mer si souvent présente sur les toiles, le ressac effaçant les visages et les corps aussi rapidement que des dessins tracés sur le sable.
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<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvfBHZtibnGmugH7ZD5alb-AnwmAnLef_TdRQyKbhfoj1hqpz-dqdzBVhLbLrleS1j8NXlX06hlTKsONT2BPNcUcP8moOH9VUyd_ImLgXvODxEQhiQHSRh6F7ZQFe6oiTFpbE9ROX27TZW/s1600/desgrandchamps2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 141px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvfBHZtibnGmugH7ZD5alb-AnwmAnLef_TdRQyKbhfoj1hqpz-dqdzBVhLbLrleS1j8NXlX06hlTKsONT2BPNcUcP8moOH9VUyd_ImLgXvODxEQhiQHSRh6F7ZQFe6oiTFpbE9ROX27TZW/s200/desgrandchamps2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5648965037483284882" border="0" /></a>
<br />Sur certaines œuvres les personnages, en plus d’être translucides, n’apparaissent qu’à demi, leurs corps sont interrompus par des lacunes qui prennent parfois le dessus. La présence humaine se réduit alors à des traces qui achèvent de se dissoudre dans le paysage.
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<br />A la différence des vanités du XVIIe siècle qui, tout en clamant le caractère éphémère des choses, charmaient les sens – l’aspect duveteux de la pêche, le croquant de la gaufrette, le reflet froid de l’étain – l’aspect évanescent des figures et des objets des toiles de Marc Desgrandchamps suggère qu’ils ne sont déjà plus là, qu’ils ont déjà passé.
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<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmzcDoUhO8DVk0Rxv6YrrTZEPBcd6zAUUEfHfnJVtlP30kvyAacQgEwCGyfFzBF43j0BI7fIU2mArU_2K33W2z67DsaXWSDkWvrmctRpicTYVRAA-12mgJuv9zfDrKM04nsjepBhBgJEtl/s1600/desgrandchamps5.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 152px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmzcDoUhO8DVk0Rxv6YrrTZEPBcd6zAUUEfHfnJVtlP30kvyAacQgEwCGyfFzBF43j0BI7fIU2mArU_2K33W2z67DsaXWSDkWvrmctRpicTYVRAA-12mgJuv9zfDrKM04nsjepBhBgJEtl/s200/desgrandchamps5.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5648965218846262098" border="0" /></a>
<br />Et pourtant, malgré l’aspect fantomatique des objets et des personnages qui rappelle des photos spirites, sensées apporter la preuve matérielle de l’existence des fantômes, ils sont le souvenir de moments qui ont existé avec force. Tel instant du film a été tourné, l’actrice a réellement eut ce geste, cette photographie a véritablement impressionné la pellicule.
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<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzggR8tKYk5bdbXqihyphenhyphenOUrPu-EQADiiBh068NqGhCyfZP702QMROIN5tTHLianLftLM3QLuz-kvB8B5pZsRwcxZjwbSSfkY6B3MJgW-_0b1oaf2Sn6BtEJUEKNcBBMl_R5IE_SVOgPSSQ4/s1600/desgrandchamps.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 129px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzggR8tKYk5bdbXqihyphenhyphenOUrPu-EQADiiBh068NqGhCyfZP702QMROIN5tTHLianLftLM3QLuz-kvB8B5pZsRwcxZjwbSSfkY6B3MJgW-_0b1oaf2Sn6BtEJUEKNcBBMl_R5IE_SVOgPSSQ4/s200/desgrandchamps.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5648965866855246882" border="0" /></a>
<br />Les souvenirs jaillissent sous forme de palimpseste, dans une composition plus symbolique que narrative, comme ces chevaux qui s’entrelacent pour former par leurs corps une constellation. Passants, baigneurs, danseurs, figures qui ont retenu l’œil au hasard des films acquièrent un nouveau sens, par delà l’écoulement du temps.
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<br /><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:85%;">L'expo au musée d'art moderne de la ville de Paris est malheureusement terminée, mais il y a fort à parier que l'on retrouve très vite Marc Desgrandchamps pour une nouvelle expo, en France ou à l'étranger.
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<br />Repro glanées sur le net, "sans titre".
<br /></span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-82471258212801952372011-06-26T12:27:00.000-07:002011-06-26T12:59:23.372-07:00Paranoïa à Lille<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9wRv96_L_soGCHhD8IP7UqmQ4BQ37cIeTOlvO1RqC2J-pt4KiSKxMgzjEfMqfHzNxKW36MW1WHi8Tk2FVeGWru9CWjkIfYSk0T4MfwxNsNC126d1JIwJo17enlT5a9h19Ly8BXGaqOfcy/s1600/lille2.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9wRv96_L_soGCHhD8IP7UqmQ4BQ37cIeTOlvO1RqC2J-pt4KiSKxMgzjEfMqfHzNxKW36MW1WHi8Tk2FVeGWru9CWjkIfYSk0T4MfwxNsNC126d1JIwJo17enlT5a9h19Ly8BXGaqOfcy/s200/lille2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5622619269549612258" border="0" /></a><br /><br />Jusqu’au 15 août, la gare Saint Sauveur de Lille accueille une exposition collective sur le thème de la paranoïa. Une série d’installations séparées les unes des autres par des rideaux sombres, une exposition elle-même plongée dans la pénombre : de quoi mettre le visiteur sur ses gardes, l’inciter à la méfiance. Certains ressortiront peut-être persuadés qu’on veut leur peau…<br /><br />L’installation <span style="font-style: italic;">Physiognomic scrutinizer </span>de Marnix de Nijs, qui marque l’entrée de l’exposition, plante d’emblée le décor : le visiteur passe sous un portail qui analyse les traits de son visage pour les comparer à ceux des 250 personnalités controversées enregistrées, toutes choisies pour leurs actes répréhensibles (revente de drogue, coups et blessures, meurtres, conduite en état d’ivresse…). Quand le visiteur se voit identifié de façon catégorique à Paris Hilton, David Hasselhoff ou à un dealer chilien, il ne peut s’empêcher de protester face au pouvoir absolu accordé à la machine, cette science sans conscience. Cette méfiance vis-à-vis de la machine, de la technologie, est un des axes adoptés par les artistes pour l’exposition, de même que son corollaire, la question de la différence entre l’être humain et la machine.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCT4iyz-25E0uIj4PqCPeCllb0a0TynFLkeX5QyUUgSztD9iPSOd53V7NV3_sb9bjrkeIhVM0V7zrJYI8kPZjrAPF6yGz3DjY1C5ye8LlFANjm7si2wdNuqDWUBSeUaAMc4-oOaPgKS7C1/s1600/lille1.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCT4iyz-25E0uIj4PqCPeCllb0a0TynFLkeX5QyUUgSztD9iPSOd53V7NV3_sb9bjrkeIhVM0V7zrJYI8kPZjrAPF6yGz3DjY1C5ye8LlFANjm7si2wdNuqDWUBSeUaAMc4-oOaPgKS7C1/s200/lille1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5622619544967221298" border="0" /></a><br />Antoine Schmitt nous dévoile avec son installation <span style="font-style: italic;">Psychic</span> une machine sans cesse aux aguets, dont les observations sur les faits et gestes des spectateurs sont projetées sur un mur : « Quelqu’un s’approche. Ils sont deux. Ils entrent. Quelqu’un part. » Œil invisible et omniscient, la machine surveille sans relâche.<br />Dans <span style="font-style: italic;">Vigilance 1.0</span> Martin Le Chevallier invite le spectateur à se comporter lui-même comme une machine et à se poser en délateur de comportements illicites grâce à de multiples écrans de surveillance reliés à des supermarchés, rues, écoles,… Les êtres humains deviennent des délinquants en puissance.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXSSj3uAJslKT79mah9Ar0Ia-i6wJlb6OvD4Gh50Kiz-3z3KM3YTi1jzUyBE8oyKGCFl1-VET2DyZ92EJ2Nv_QIt3FhpyImgE4BOF6vw1RlrminnvCr4PdAQ_a5mxZatFJgffZ5ul6oH1e/s1600/lille3.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXSSj3uAJslKT79mah9Ar0Ia-i6wJlb6OvD4Gh50Kiz-3z3KM3YTi1jzUyBE8oyKGCFl1-VET2DyZ92EJ2Nv_QIt3FhpyImgE4BOF6vw1RlrminnvCr4PdAQ_a5mxZatFJgffZ5ul6oH1e/s200/lille3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5622619778685817234" border="0" /></a><br /><br />Mais le surveillant et le surveillé sont-ils si étrangers l’un à l’autre ? Adam Brandejs, avec ses <span style="font-style: italic;">Genpets</span> plus vrais que nature, semble affirmer le contraire. Ces animaux de compagnie sont faits de tissus vivants et meurent si leurs propriétaires les maltraitent. Toutefois ce sont des composant électroniques qui assurent le maintien de leurs fonctions vitales. Dès lors, où se situe la frontière entre le vivant et la machine ?<br />Si au premier abord le visiteur est tenté de n’y voir qu’une interrogation relevant du domaine de la science-fiction, il pourrait bien changer d’avis en découvrant l’installation de Frederik de Wilde & LAB[AU]. Elle explore l’électro-perception d’espèces de poissons d’Amazonie et d’Afrique Occidentale, vivant dans des milieux où la vue et l’ouïe ne leur sont pas d’un grand secours pour se diriger. A quatre aquariums en miroir sans tain sont reliés des antennes raccordées à des haut-parleurs, qui absorbent les décharges électriques et les transforment en son. Sous chaque aquarium une ampoule s’éclaire plus ou moins intensément en fonction des signaux de communication émis par les poissons, qui deviennent ainsi visibles et audibles.<br />Eduardo Kac continue de brouiller les frontières, entre espèces cette fois, avec une nouvelle forme de vie créée grâce à la biologie moléculaire : l’Edunia combine l’ADN du Pétunia et celui de l’artiste, exprimé uniquement dans les veines rouges des pétales. A moins que cette ultime prouesse ne soit qu’un mensonge destiné à endormir la vigilance de l’homme envers la machine, indispensable auxiliaire des avancées scientifiques. « Quelqu’un s’approche. Ils sont deux. Ils entrent. Quelqu’un part. ».<br /><br />Paranoïa.<br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">Photographies des abords de la Gare Saint-Sauveur.</span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-66447445980182668072011-06-19T12:26:00.000-07:002011-06-19T12:38:46.030-07:00Monumenta IV : le Leviathan d’Anish Kapoor<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijIKMOGMM8A0mGSquZcnrld8-6LYpvZCLfaz3OvEVWxSBlRBAaB1dv4DvSp5VSLVg5X4eH6gSW7H-crnnUFNwWxRUeiDps7f2BveDCzOEs_YGsDVhyphenhyphenWHrp1Iz4M9wmEHNWraToyHrXdPj_/s1600/SP_A0254.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijIKMOGMM8A0mGSquZcnrld8-6LYpvZCLfaz3OvEVWxSBlRBAaB1dv4DvSp5VSLVg5X4eH6gSW7H-crnnUFNwWxRUeiDps7f2BveDCzOEs_YGsDVhyphenhyphenWHrp1Iz4M9wmEHNWraToyHrXdPj_/s200/SP_A0254.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620014800837316834" border="0" /></a><br /><br />Cette gigantesque œuvre polymorphe n’usurpe pas son nom, référence à un monstre de l’Enfer chrétien. Monstrueuse, elle l’est à plus d’un titre. Par ses dimensions tout d’abord, car elle semble à l’étroit dans l’immense Nef du Grand Palais, longue pourtant de deux cents mètres et culminant à quarante-cinq mètres sous le dôme. Par son altérité surtout, car cette gigantesque toile de PVC rouge sombre, gonflée d’air, qui étend ses protubérances bulbeuses, lisses et brillantes, dans toutes les directions afin de mieux prendre possession de l’espace de la Nef, ne ressemble à rien de connu, à rien de concret. Avant que la structure soit gonflée, Anish Kapoor et ses assistants ignoraient si la chose était possible, en l’absence de précédent de cette taille. Quinze tonnes de tissu gisaient inertes, recouvrant de leurs fins plis le sol de la Nef comme une coulée de lave à peine solidifiée ou la croûte de sang d’une blessure démesurée, attendant qu’un souffle leur donne vie et forme.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0ifA5s6OO95cL_5JOaIEdv54M5sutbnUTLSEDkruL5yNeheFrMgTFKeCIu8Fnaee8_Ya_kzCwQqZC8WZ_djfVu0NsJDu94IqvSlTrNk-LsdFDgHdxJmqUlaL5BOYRv16pVJ9W9i06HmIT/s1600/SP_A0258.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0ifA5s6OO95cL_5JOaIEdv54M5sutbnUTLSEDkruL5yNeheFrMgTFKeCIu8Fnaee8_Ya_kzCwQqZC8WZ_djfVu0NsJDu94IqvSlTrNk-LsdFDgHdxJmqUlaL5BOYRv16pVJ9W9i06HmIT/s200/SP_A0258.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620016105766301282" border="0" /></a><br /><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXDjSstK9Oof-gnTI3wwFwQoaowIuwgRaNJocgfZGRpNxB4m_t6ab19YE-PYCQm-Dyv4T7-af0IahXo6MByOvHqEJMpR70JdvjzQeACfuoRdVqfBzfsJ8m9YP2hJUw3gb4Szu5V5SEbzv_/s1600/SP_A0255.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXDjSstK9Oof-gnTI3wwFwQoaowIuwgRaNJocgfZGRpNxB4m_t6ab19YE-PYCQm-Dyv4T7-af0IahXo6MByOvHqEJMpR70JdvjzQeACfuoRdVqfBzfsJ8m9YP2hJUw3gb4Szu5V5SEbzv_/s200/SP_A0255.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620014984728949010" border="0" /></a><br />Cet objet monumental, trop grand pour l’espace qui l’entoure, et qui semble pouvoir grossir encore jusqu’à briser le verre du plafond, il faut en faire le tour pour appréhender correctement sa forme, tant son échelle est loin de la nôtre. Le meilleur point de vue, le seul qui soit global, demeure inaccessible, à moins d’être un oiseau et d’observer l’œuvre d’en haut. Les spectateurs, le nez à ras de terre comme de minuscules fourmis, ne peuvent que déambuler entre les jambes de la bête assoupie, entre curiosité et crainte.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8wxB7xX56uLacl0dXqB_wNICeD7FBPyCiD6tn0xNeMf_EGEaaovzD8zOv4IGDK8q7dg5o5a1myQKgnxn6k8YRhPtmcxhd_E0mZ3XAb5nI68OWoJkRdPjeMc2GOiReBdWEuilAVhrq3LsH/s1600/SP_A0256.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8wxB7xX56uLacl0dXqB_wNICeD7FBPyCiD6tn0xNeMf_EGEaaovzD8zOv4IGDK8q7dg5o5a1myQKgnxn6k8YRhPtmcxhd_E0mZ3XAb5nI68OWoJkRdPjeMc2GOiReBdWEuilAVhrq3LsH/s200/SP_A0256.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620015300485268722" border="0" /></a><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS1w0A5-9eZwRnsE7OuG-NkbO7sUBMWfBr4J4xaAAZNOU4F7ZhetLx0tGJdM4HwZGMMJjL31mDCnrl_x3hWnyqH5m8KCo9_u1nzqOHFIVrA_FHGSg4pFkLRO7dMP148tT-6YjTzgrv-jJV/s1600/SP_A0262.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS1w0A5-9eZwRnsE7OuG-NkbO7sUBMWfBr4J4xaAAZNOU4F7ZhetLx0tGJdM4HwZGMMJjL31mDCnrl_x3hWnyqH5m8KCo9_u1nzqOHFIVrA_FHGSg4pFkLRO7dMP148tT-6YjTzgrv-jJV/s200/SP_A0262.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620016449279275762" border="0" /></a><br /><br />Forme contenue, comme jadis les bulles d’air emprisonnées dans la résine [1], <span style="font-style: italic;">Leviathan</span> est également une forme contenant, sculptant un espace au sein de l’espace. Comme Jonas avalé par la baleine, le visiteur est invité à pénétrer dans les entrailles du monstre. Chaleur, obscurité, sons étouffés l’accueillent alors, tandis qu’il découvre autour de lui une membrane rouge clair, couleur de l’intérieur de notre corps, dont les méandres se dérobent à sa vue. L’œuvre en cache une seconde. Envers et endroit. Ce n’est qu’en sortant, en jaillissant au jour, que le visiteur se rend compte qu’il vient de sortir du corps de la mère, du cocon doux, clos, rassurant et inquiétant à la fois.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2DmnM7cpn5LZl89wvRizBJ7f81ijCb5KgTqNUIldnSwj1mq_dQza5xnj_-g3ub3FN8J62YNmZoqH1H8ecFuiPaZfqoVMrgmmgS19parojudIbzgh2zQ-VLhl-Jp2N8fOksy0snijHlLV1/s1600/SP_A0264.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2DmnM7cpn5LZl89wvRizBJ7f81ijCb5KgTqNUIldnSwj1mq_dQza5xnj_-g3ub3FN8J62YNmZoqH1H8ecFuiPaZfqoVMrgmmgS19parojudIbzgh2zQ-VLhl-Jp2N8fOksy0snijHlLV1/s200/SP_A0264.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620016626820339282" border="0" /></a><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />A un journaliste qui lui demandait ce qui faisait de lui un sculpteur et quelle en était la définition à une époque où la taille directe n’était plus la règle, Anish Kapoor répondit « Je crois que je sais ce qu’est l’espace. Je pense que le travail d’un sculpteur est spatial autant que formel. » [2] Leviathan en est une illustration magistrale, à découvrir jusqu’au 23 juin.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXixSxp21hAzwiZabjlyxSP89cbDpusoczhyg3Sa8xxGpYwzJf3tU0nfbWKC-nBzRQ6_m83dU3bd-yRdhts1WUDw6Sd5rWUha9a4JUJkgaVxkZ7_U7nqantMs-QFFzanh9aaPZb7Tt-ry4/s1600/SP_A0257.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXixSxp21hAzwiZabjlyxSP89cbDpusoczhyg3Sa8xxGpYwzJf3tU0nfbWKC-nBzRQ6_m83dU3bd-yRdhts1WUDw6Sd5rWUha9a4JUJkgaVxkZ7_U7nqantMs-QFFzanh9aaPZb7Tt-ry4/s200/SP_A0257.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5620015646489902130" border="0" /></a><br /><br /><br /><br />[1] <span style="font-style: italic;">Resin, Air, Space</span>, 1998.<br /><br />[2] Entretien avec John Tusa, BBC Radio 3, 2005. Cité in <span style="font-style: italic;">Je n’ai rien à dire. Entretiens avec Anish Kapoor</span>, RMN / Grand Palais, 2011.Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-58622229224063360022011-06-13T11:06:00.000-07:002011-06-13T11:22:07.674-07:00L’affaire est dans le sac : l’art et la manière de faire honneur aux buffets de vernissages<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTD0jHHROJ-redC-l0oaXgkS2nh2KYQ17d72V4MuWzGtq6wCMXPE_D8SFHbhL-u4dA7DVjJk0B1lvdeZJ7iDVEuvMVvty21CE4G_N8QlcWKw0oqQCxaOhyZtsXpBccQEGhq_p1658LUtzg/s1600/affaire-sac.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 140px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTD0jHHROJ-redC-l0oaXgkS2nh2KYQ17d72V4MuWzGtq6wCMXPE_D8SFHbhL-u4dA7DVjJk0B1lvdeZJ7iDVEuvMVvty21CE4G_N8QlcWKw0oqQCxaOhyZtsXpBccQEGhq_p1658LUtzg/s200/affaire-sac.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5617768813867563682" border="0" /></a>1.<br /><br />Jusqu’au 10 juillet, la <a href="http://paul-louis.flandrin.galerie.over-blog.com/">Paul-Louis Flandrin</a> galerie accueille « l’affaire est dans le sac ! ». Cet aphorisme de <a href="http://lesvanitescontemporaines.over-blog.com/">Francine Flandrin</a>, expression prise au pied de la lettre, met en scène un sac aussi chic qu’isotherme créé par Caroline Bousbib et le célèbre <span style="font-style: italic;">Guide Legrand des buffets de vernissages</span> d’Auguste Legrand, l’un et l’autre auxiliaires indispensables de l’amateur de vernissage désirant piller avec chic et distinction les meilleurs buffets.<br /><br />La collection de sacs isothermes réalisés pour l’occasion par <a href="http://www.mrscarolinebousbib.com/">Caroline Bousbib</a> et sobrement baptisée « au_ frais de la princesse » permet de conserver ses prises dans des conditions optimales : le modèle « ni vu ni connu », une pyramide verte couverte de strass, s’ouvre en un éclair – celui de ses fermetures – pour se transformer en nappe de pique-nique, tandis que le modèle « givré » contient un liquide réfrigérant.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3ARNy30E0rE8OGttrLbI-t5npw3Tx8bEjzyiVH_mKi_Edqzv9UZAndFdDGuGb5DEQqU16tTQXdKlxgms0Mz5BHAo_ZDaZ_JSItiRuq2DjUnNRO4BRRqBgVs8LSXayZ4OfU5lMIFMQ_S3f/s1600/givre.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3ARNy30E0rE8OGttrLbI-t5npw3Tx8bEjzyiVH_mKi_Edqzv9UZAndFdDGuGb5DEQqU16tTQXdKlxgms0Mz5BHAo_ZDaZ_JSItiRuq2DjUnNRO4BRRqBgVs8LSXayZ4OfU5lMIFMQ_S3f/s200/givre.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5617770348486914722" border="0" /></a><br />2.</div><br />Mais pour faire bombance, encore faut-il s’être rendu au bon vernissage. Pour bien choisir, le <a style="font-style: italic;" href="http://guidelegrand.blogspot.com/">Guide Legrand</a><span style="font-style: italic;"> des buffets de vernissages</span> est un complice inégalable. Auguste Legrand, alias Pierre Monjaret, s’est consacré à harassante tâche d’évaluer les vernissages du monde entier selon la méthode suivante :<br />« Choisir un bon buffet de vernissage n’est pas chose facile. Après de longues années de recherche nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait tenir compte de cinq éléments: le lieu, les discours, le service, la table, la conversation. Pour chaque vernissage, nous noterons nos impressions relatives à ces critères. Puis l’appréciation globale sera indiquée par nos fameuses cacahuètes. Les lieux d’exposition auront donc six, quatre, deux ou zéro cacahuètes. »<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCHjj1qgmk2b98I-y6aLC61OcAbmFpKp6zFJHSCAsbsimHaykOd-dz-rA4kk4lh9iYtxruIocGZ1vyqsd9gEWwVIyjlF12qgIA5XssBuQJ_SVmvgnYv-UUtsg3FT0TQOu-UmcATO9ZK-O3/s1600/ni-vu-ni-connu.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCHjj1qgmk2b98I-y6aLC61OcAbmFpKp6zFJHSCAsbsimHaykOd-dz-rA4kk4lh9iYtxruIocGZ1vyqsd9gEWwVIyjlF12qgIA5XssBuQJ_SVmvgnYv-UUtsg3FT0TQOu-UmcATO9ZK-O3/s200/ni-vu-ni-connu.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5617770536568652786" border="0" /></a>3.<br /><br />Chips, gobelets en plastique, conservations portant sur l’exposition…voici quelques uns des défauts impitoyablement épinglés par le Guide Legrand.<br /><br /><br />Vous aussi, armés d’un sac signé Caroline Bousbib et de la dernière édition du Guide Legrand, faites trembler les galeristes ! Maintenant plus que jamais, « l’affaire est dans le sac ! ».<br /><br /><br /><br />1. Aphorisme "l'affaire est dans le sac !" de Francine Flandrin.<br />2. Le sac "givré" de Caroline Bousbib dans la Paul-Louis Flandrin galerie.<br />3. le sac "ni vu ni connu " de Caroline Bousbib Paul-Louis Flandrin galerie.Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-46752070444019991372011-05-09T13:09:00.000-07:002011-05-09T13:33:27.849-07:00La longue histoire des Dogon (2/2)Des thèmes communs sont clairement identifiables, même s’il est probable qu’ils aient possédé des significations légèrement distinctes d’un peuple et d’une époque à l’autre.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1AwFi43vjbyqPTf6TocdQOjVqg23vU2MdEuwmyyeJjemwj2-sSkO2Em96btDy77ENOdWA60PVPiznorpzI_w3WL78KRmr6MP9fpbincci_al4HC3sFI3QsLFfuVY10GLbUROZ82eYCG33/s1600/dogon6.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1AwFi43vjbyqPTf6TocdQOjVqg23vU2MdEuwmyyeJjemwj2-sSkO2Em96btDy77ENOdWA60PVPiznorpzI_w3WL78KRmr6MP9fpbincci_al4HC3sFI3QsLFfuVY10GLbUROZ82eYCG33/s200/dogon6.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604812282491205234" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">1.</span><br />Le cheval, absent en pays dogon en raison du relief accidenté et de l’aridité des terres, est fréquemment représenté, comme les hermaphrodites, les animaux aquatiques et les figures aux bras levés le long de la tête. La figure du cavalier est traitée chez les Djennenké puis chez les N’Duleri avec une puissante stylisation des formes. Le cheval rappelant à la fois l’envahisseur et la venue des ancêtres sur terre, ce type de figure équestre est généralement interprétée comme une représentation du hogon, clef de voûte de tout village dogon. Choisi par le devin, le binu, le hogon est un homme âgé qui meurt à sa vie antérieure pour jouer un rôle d’intercesseur entre les hommes et Amma, le dieu créateur inaccessible. Il vit seul et reclus dans sa maison, ne parlant pas directement aux hommes mais disposant pour ce faire d’un intermédiaire. La nuit, il s’entretient avec le serpent Lébé, un des ancêtres mythiques ayant guidé les premiers Dogon jusqu’aux falaise de Bandiagara.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgozOm5knLkV9Q9WuQwesnGJ-gWOSKIozfxaBVrf9rru6PLpwETlnLryCfako_NRyR9KnsM-MirpXhDLp5_w3mXVCXa1BjvkLZcqRNUKJJpzuweyLYzsvour28jb69xHbRKNi-CL3uPvGTM/s1600/dogon7.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 194px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgozOm5knLkV9Q9WuQwesnGJ-gWOSKIozfxaBVrf9rru6PLpwETlnLryCfako_NRyR9KnsM-MirpXhDLp5_w3mXVCXa1BjvkLZcqRNUKJJpzuweyLYzsvour28jb69xHbRKNi-CL3uPvGTM/s200/dogon7.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604812530044322082" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">2.</span></div>La disposition des pièces à l’intérieur des vitrines rend sensible le dynamisme produit par l’absence de symétrie axiale des cavaliers N’Duleri, évolution qui semble apparaître vers le XVIe siècle et que l’on retrouve chez les Dogon. Plusieurs statues représentent des ancêtres dogon franchissant le fleuve Niger sur le dos de tortues ou de crocodiles – nouvelle allusion à la nature aquatique des ancêtres mythiques. Dans la vitrine, la demi-douzaine de figures caracole au sommet de vagues imaginaires, montant des bêtes approximatives, qui souvent se résument à un tronc à peine muni d’une tête et de pattes schématiques. Le dynamisme et la fraîcheur d’évocation n’en sont pas moins saisissants.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_2uH8Y2Qri8BIKS9ZzE4cyOteXSPiv7NkUPIUinBCQFr7nWAI0lE4Q6qGrrZiVzXKwBc8nj756Q3_j4ihbRqZkG8kQpQUr0v3PPeXBMOOYENTTCk6mRAciNWsshLC92sHIaEtNjRMktsc/s1600/dogon8.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 144px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_2uH8Y2Qri8BIKS9ZzE4cyOteXSPiv7NkUPIUinBCQFr7nWAI0lE4Q6qGrrZiVzXKwBc8nj756Q3_j4ihbRqZkG8kQpQUr0v3PPeXBMOOYENTTCk6mRAciNWsshLC92sHIaEtNjRMktsc/s200/dogon8.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604812999715043186" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">3.</span><br />La mythologie Dogon telle qu’elle nous est parvenue est loin d’être simple. Bien au contraire, les variantes d’un même mythe sont légions ; elles fourmillent, chacune comportant des éléments qui l’enrichissent et le densifient. Elles nous laissent apercevoir une pensée Dogon très différente de la nôtre, équivoque, sinueuse, tissant des correspondances incessantes entre l’abstrait et le concret. Entre langage et tissage par exemple. Le dieu Amma créa les deux couples de jumeaux – ou les deux jumeaux hermaphrodites – à partir de sa parole et d’un peu de salive. Plus tard, l’un des jumeaux, Nommo, enseigna aux hommes l’art du tissage. A mesure qu’il formait les mots dans sa bouche, le tissu –parole prenait tournure, la langue jouant le rôle de la navette, les dents celui du peigne du métier à tisser. Les motifs tissés sont probablement la matérialisation du contenu de cette parole, sa pérennisation, encore que pour les interpréter il faudrait avoir été initié au préalable.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZ4-lnxuRPh0penA3MOKcWVErLJryPejyCotOkADJqOEGa8R4NGjOQc8Bd1OfPfpqSeLgTWcOF0b-WpLkuLm6tvUbXX5-VC4sUDGQweXIP1hCehT8eQS9MoB_8dLNf_2KBNVzbHofAYc5W/s1600/dogon5.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 116px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZ4-lnxuRPh0penA3MOKcWVErLJryPejyCotOkADJqOEGa8R4NGjOQc8Bd1OfPfpqSeLgTWcOF0b-WpLkuLm6tvUbXX5-VC4sUDGQweXIP1hCehT8eQS9MoB_8dLNf_2KBNVzbHofAYc5W/s200/dogon5.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604813342894196466" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">4.</span><br />De même, lors de la sortie des masques dogon, les non-initiés – les femmes et les enfants, tenus à l’écart car associés à la puissance vitale – interprètent le masque kanaga, une double croix, comme un oiseau, là où les initiés voient également le Renard pâle mourant de soif, les pattes écartées, Amma créant le monde en une danse tournoyante entre ciel et terre, mais encore la représentation du sacrifice de Nommo, coupé en quatre morceaux par Amma pour rétablir l’ordre après la fuite de son frère le Renard pâle, parti en emportant un morceau de leur placentas, ce qui symbolise l’inceste avec sa mère la Terre. Pour appréhender ces couches de sens complémentaires, les jeunes garçons étaient initiés au moment de leur circoncision. Il existe encore près du village de Songo un auvent sur lequel sont peints des motifs reprenant les formes de masques et autres symboles dogon. Les premiers fragments de peinture furent rapportés en 1907 par le lieutenant explorateur Louis Desplagnes, en mission pour le musée du Trocadéro.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg58MApiq4FEg6YYHNYCOYWTQAeZdbFb9ycFS60eFCWPOiKPDpxE27IGcQEhOHswU3yYZU_j9S8rHj6nHvOzFSD1FvgML4cQrUiEl5dJ8LvdCxgcioPGT1p4jSdFC44-jt6JsdvAo6tAPgR/s1600/dogon3.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg58MApiq4FEg6YYHNYCOYWTQAeZdbFb9ycFS60eFCWPOiKPDpxE27IGcQEhOHswU3yYZU_j9S8rHj6nHvOzFSD1FvgML4cQrUiEl5dJ8LvdCxgcioPGT1p4jSdFC44-jt6JsdvAo6tAPgR/s200/dogon3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604813535975971602" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;"><span style="font-size:85%;">5.</span><br /></div>Privé de l’usage de la parole en châtiment de son crime, le Renard pâle ne peut s’exprimer qu’en laissant les traces de ses pattes sur les tables de divination dessinées à même le sable. Le binu, apte à lire cette langue secrète, inscrit plusieurs fois une même question au moyen de signes, sème de la nourriture pour attirer l’animal puis étudie les marques récoltées pour en tirer des réponses.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmNB8MGORnMdNcp086-Ou2o3jVKYI0ZRq1eG6FZVlizMUKWCQqu1-N4kKIPgtQLb5fpPt5_beNLTTDCleMVFH6Od2X70EKwH4PnBz5LAok3bSmh8rBApe7t9bL9esiExMzP3nMn466jLIj/s1600/dogon2.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 164px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmNB8MGORnMdNcp086-Ou2o3jVKYI0ZRq1eG6FZVlizMUKWCQqu1-N4kKIPgtQLb5fpPt5_beNLTTDCleMVFH6Od2X70EKwH4PnBz5LAok3bSmh8rBApe7t9bL9esiExMzP3nMn466jLIj/s200/dogon2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604813964873798994" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">6.</span><br /><br />Connus voire célèbres de nos jours, les Dogon conservent un bonne partie de leur mystère. Malgré une islamisation croissante, ils demeurent attachés à leurs mythes et à leur culture, qui continuent de faire l’objet de réinterprétations. Si les masques sortent à présent pour satisfaire les touristes autant que pour apaiser les âmes des morts et se concilier leur énergie vitale, cette nyama qui rôde d’un monde à l’autre et peut devenir néfaste, ces fêtes attirent également de nombreux Dogon établis en ville et sont l’occasion de remettre au goût du jour la forme et les matériaux utilisés pour confectionner les masques.<br /><br />Ce présent de l’histoire Dogon, l’exposition du musée du quai Branly l’effleure à peine, le réservant peut-être pour une expo future. On l’espère !<br /><br />Photos de l'exposition :<br />1. et 3. : cavaliers N'Duleri<br />2. et 6. : figures d'ancêtres dogon franchissant le fleuve Niger<br />4. : masque du singe blanc, dogon<br />5. : photo d'une photo de l'auvent dit Desplagnes, prise dans les années 1970Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-57121848432915771042011-05-08T12:47:00.000-07:002011-05-08T13:14:13.990-07:00La longue histoire des Dogon (1/2)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM4dihd9kTZep-8lzWnRfYiX8igtb4i__1UPB0SESQXN06oMBzlRuHO5Tul2YEbBAtuDr7Y6VcQ8Yw02JTs67TVifj2Vp5spWvzb-a5Hy5pj8IXZ8rnmPjGaXK0Yj0zpH7Htu6cSWTwGEr/s1600/dogon12.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 140px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM4dihd9kTZep-8lzWnRfYiX8igtb4i__1UPB0SESQXN06oMBzlRuHO5Tul2YEbBAtuDr7Y6VcQ8Yw02JTs67TVifj2Vp5spWvzb-a5Hy5pj8IXZ8rnmPjGaXK0Yj0zpH7Htu6cSWTwGEr/s200/dogon12.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604435326079876034" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">1.</span><br /><br />Bien souvent, les objets d’art africain parvenus jusqu’à nous ont été récoltés lors de missions d’exploration ou d’ethnographie et ne remontent guère au-delà du XIXe siècle. Les statues, masques et objets du quotidien dogon rassemblés au musée du quai Branly jusqu’au 3 juillet sont donc doublement exceptionnels, par leur ancienneté et leur état de conservation. Mais surtout, leur réunion dans un même lieu rend manifestes les emprunts formels entre populations dogon, pré-dogon et voisines des Dogon. Les Tellem, Niongom et Tombo, qui vivaient en pays dogon avant l’arrivée de ces derniers, sont en effet représentés, de même que des peuples ayant vécu sur le plateau et les falaises ocre de Bandiagara en même temps que les Dogon, Djennenké et N’duleri.<br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGwoU09vQL03DBhIz5FuBj_9yfC8BDKJ994JacOosiQbzol62c3zSvBnwUIHvGkFU8FyWUWXEWaKh8nS_wIRdvH8bAoHORxoxXLk2DA5Ju_VCDxmqqDdzokpwp__2NgLhpspvlURJrxs_d/s1600/dogon11.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 94px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGwoU09vQL03DBhIz5FuBj_9yfC8BDKJ994JacOosiQbzol62c3zSvBnwUIHvGkFU8FyWUWXEWaKh8nS_wIRdvH8bAoHORxoxXLk2DA5Ju_VCDxmqqDdzokpwp__2NgLhpspvlURJrxs_d/s200/dogon11.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604435992705551266" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">2.</span></div>Le visiteur a ainsi devant les yeux un panorama de la création artistique du XIe au XXe siècle dans cette région du sud est du Mali, à l’écart des routes caravanières et hors de portée des empires. Le relief escarpé des falaises de Bandiagara, refuge naturel, a attiré et retenu des populations variées pendant plus de dix siècles. Le temps long de l’histoire artistique est pour une fois visible, et ce dans un même espace géographique. Malgré les inévitables lacunes, c’est un continuum créatif rare qui s’offre au visiteur. Ce dernier peut observer l’importance de motifs iconographiques tels que le cheval ou le crocodile, la figuration ou non de scarifications, de bijoux et de vêtements, la présence ou l’absence d’une patine sacrificielle. Les jeux d’influences entre populations, voire entre villages, deviennent lisibles. Chaque statue se trouve replacée au sein d’une famille d’œuvres et d’un réseau d’emprunts et de réinterprétations qui l’englobent et la dépassent. Nous pouvons soudain appréhender l’avant et l’après de cette figure. Le temps long émerge du sable ocre du pays dogon avec l’histoire de ses statues.<br /><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMTQdza2LjKLAK1DXP0O44UwQlK8nRtd4sdz6RV6kNqBDCPosMNu7s0h6TALQm-1FjbWYNavxRKsFSN-6Jf30sI-bhGe2EPeTdlcV4Mv3m507YtqYFY1cVTnMK2F9e8jcsph_X4XsSbYpz/s1600/dogon1.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 111px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMTQdza2LjKLAK1DXP0O44UwQlK8nRtd4sdz6RV6kNqBDCPosMNu7s0h6TALQm-1FjbWYNavxRKsFSN-6Jf30sI-bhGe2EPeTdlcV4Mv3m507YtqYFY1cVTnMK2F9e8jcsph_X4XsSbYpz/s200/dogon1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604435476639616050" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">3.</span><br /><br />Au nord, l’empire du Ghana pousse dès le Xe siècle les Djennenké à fuir l’islamisation forcée. Leur migration s’achève au XIe siècle dans les falaises de Bandiagara. Au XIVe siècle viennent ensuite les Dogon, du sud cette fois, fuyant l’empire du Mali gourmand en soldats et en esclaves. Leur présence bouleverse la localisation des peuples qui habitent le plateau. Des Tellem, on ignore s’ils furent assimilés par les Dogon, ou bien chassés vers une zone plus reculée de la falaise de Bandiagara. Les Dogon les considèrent comme leurs ancêtres, comme un peuple très puissant qui détenait le pouvoir de voler dans les airs et surtout de faire tomber la pluie. Cette interprétation mythique des Tellem s’appuie sur une base réelle : nombre de statues Tellem ont été retrouvées dans des lieux difficilement accessibles. Par ailleurs jusqu’aux XI-XIIe siècles le pays dogon bénéficiait d’un régime des pluies plus abondant, qui favorisait l’agriculture. La situation changea brusquement et la sécheresse s’installa. Les nouveaux venus sur la falaise attribuèrent ce changement climatique à la disparition des Tellem, en qui ils virent par ricochet les heureux habitants d’un âge d’or, doués de pouvoirs magiques, proches des premiers ancêtres Dogon, ces huit jumeaux descendus sur terre dans une arche tirée par un cheval. L’arche se brisa avant de toucher le sol et sous la violence du choc le corps serpentiforme des ancêtres se rompit en plusieurs points. Les articulations étaient nées, rendant possible l’agriculture et la danse.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQXZTgXGkv0bxAYotiC_ByOXJMsRaS8yBlM3rfK3r_NH827yuXXTOVILIOvLY66h1awgDohc-0mTPdG1odxJgygf_hCl0G02oi7JtO3XG4XFds6CbL8oIvZoRvkU1W_QPD3UJ4ZkiALCQW/s1600/dogon9.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 135px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQXZTgXGkv0bxAYotiC_ByOXJMsRaS8yBlM3rfK3r_NH827yuXXTOVILIOvLY66h1awgDohc-0mTPdG1odxJgygf_hCl0G02oi7JtO3XG4XFds6CbL8oIvZoRvkU1W_QPD3UJ4ZkiALCQW/s200/dogon9.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604437068136681666" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">4.</span><br /><br />Certaines statues Niongom donnent une image saisissante de ces ancêtres hermaphrodites – variante des jumeaux de sexes opposés – dont le corps sans structure ondule au rythme des sinuosités de la branche dans laquelle il a été taillé. Les bras levés des statues Tellem seront repris dans la statuaire dogon, peut-être en espérant que cette posture était magique, c’est-à-dire efficace, susceptible de faire tomber l’eau tant désirée. Les Dogon utilisaient également des « accroche nuages », objets en fer, matériau réputé magique, qu’ils plaçaient sur le toit des habitations. De la magie supposée à la prière dont le résultat est incertain, l’histoire des peuples de la falaise suit celle du climat sous lequel ils vivent, en poésie et pragmatisme.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQEJCstgK09FlB8PyPNBqaueRtyMtOCoERF9u_-0pZ8iflfNGQB7E99m68nLjLUENVH14Ow4wvo2rhiolCXYIoEI7xLRdr4C3H3FLEpOXNz9ROJYXfMsXYX1Ot0l-LTLoFvzzzKNiWY2bM/s1600/dogon4.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 84px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQEJCstgK09FlB8PyPNBqaueRtyMtOCoERF9u_-0pZ8iflfNGQB7E99m68nLjLUENVH14Ow4wvo2rhiolCXYIoEI7xLRdr4C3H3FLEpOXNz9ROJYXfMsXYX1Ot0l-LTLoFvzzzKNiWY2bM/s200/dogon4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5604436245140768802" border="0" /></a><br /><br />Autre indice de la puissance surnaturelle prêtée aux peuples les ayant précédés sur la falaise, cette anecdote concernant la découverte par Denise Paulme d’une statue Niongom au fond d’une case, enterrée jusqu’au cou dans le sol. Malgré ce désintérêt apparent, les habitants du village refusèrent de toucher l’objet, expliquant qu’il se trouvait là avant leur arrivée. Respect et crainte entouraient encore la statue plusieurs siècles quoiqu’elle ait cessé d’être utilisée.<br /><div style="text-align: right;"><span style="font-size:85%;">5.</span><br /></div><span style="font-style: italic;"><br /><br />La suite demain les amis !</span><br /><br />Photo de l'exposition du musée du quai Branly :<br /><br /><span style="font-size:100%;">1. Gros plan de la statue Niongom découverte aux trois-quarts enterrée par Denise Paulme, XVI-XVIIe siècles<br />2. Statuette Tellem</span><span style="font-size:100%;">, XIV - XVe siècle</span>s<br /><span style="font-size:100%;">3. Statuette de cavalier Djennenké, XIV - XVe siècles<br />4. Statues Niongom, dont celle découverte par Denise Paulme, </span><span style="font-size:100%;">XVI-XVIIe siècles</span><br /><span style="font-size:100%;">5. Statuettes Tellem aux bras levés représentant probablement les couples de jumeaux hermaphrodites, ancêtres mythiques, XVe siècle, musée Dapper.<br /></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-60216249272744442622011-04-25T11:26:00.000-07:002011-04-25T12:10:59.980-07:00Connaissez-vous (vraiment) Jean-Michel Othoniel?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Pi-dDvhbRvyvNHK6lhFFONEABTAEv1leiI_CbxywQLfTLhOVSgqNfzYc66ac61gCDo6w7mo1kcW8MvC8Ejc7blgUnEftAxsjx_6u97YfICnoYLivKG680diqrdsDKrkFCLAPLHmHwsUB/s1600/kiosque+2.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 158px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Pi-dDvhbRvyvNHK6lhFFONEABTAEv1leiI_CbxywQLfTLhOVSgqNfzYc66ac61gCDo6w7mo1kcW8MvC8Ejc7blgUnEftAxsjx_6u97YfICnoYLivKG680diqrdsDKrkFCLAPLHmHwsUB/s200/kiosque+2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599596535754111138" border="0" /></a>1.<br /><br />Il suffit de s’être promené du côté du musée du Louvre et des jardins du Palais Royal pour se souvenir de la place Colette, sur laquelle donne la Comédie Française. Au centre de cette place se dresse le <span style="font-style: italic;">Kiosque des Noctambules </span>de Jean-Michel Othoniel, sans conteste la plus féerique des bouches de métro parisiennes. Commande la RATP en 1997, le Kiosque se compose de deux coupoles en perles de verre de Murano, l’une dans les tons chauds, l’autre à dominante bleutée, qui s’élèvent aériennes au-dessus de la résille alvéolée de la rambarde en aluminium. Cette châsse monumentale, insolite dans une ville en blanc et gris zinc, semble faite pour garder l’entrée d’un pays de contes de fées plutôt que l’accès aux quais du métro.<br /><br />Mais ces perles de verre que les amoureux de la nuit admirent aux heures où le kiosque redevient solitaire, bien que translucides et multicolores, sont accidentées, blessées. Minéral et incorruptible, le verre devient vivant et presque organique dans les œuvres d’Othoniel. A l’opposé de la pratique classique qui vise à rendre invisible le travail du souffleur sur le verre, Jean-Michel Othoniel a voulu insister sur ces traces : « J’ai donc choisi de travailler sur cet accident, d’obliger les verriers à blesser le verre avant de le travailler, ce qui aboutissait à des formes irrégulières, marquées, portant des cicatrices. C’est dans ces cicatrices que je voyais une vraie beauté. J’ai donc posé une règle du jeu dans mon travail avec le verre : montrer la violence qui est à l’œuvre dans le matériau. »*<br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZNSkjjBMqm17CGgz1zYDr4Bp4Onteks-qeRH35GMNZS1MfBfq-fOJbHuODLr0oKIf9h9OxTDqTFcMbG3jOw6ncdcBFv4SNT_Pv23IaBSUldKyP9996LHLr4MlIqR_aVooKDAYJvLbEzvK/s1600/kiosque+3.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 134px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZNSkjjBMqm17CGgz1zYDr4Bp4Onteks-qeRH35GMNZS1MfBfq-fOJbHuODLr0oKIf9h9OxTDqTFcMbG3jOw6ncdcBFv4SNT_Pv23IaBSUldKyP9996LHLr4MlIqR_aVooKDAYJvLbEzvK/s200/kiosque+3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599596645017202114" border="0" /></a>2.<br /></div><br />Ces imperfections, ces bulles d’air qui traversent les perles de verre comme une inquiétude ou un non-dit, quelle est leur histoire ? Jean-Michel Othoniel a beau être né en 1964, il a déjà parcouru un long bout de chemin depuis ses premières œuvres en 1986. C’est ce cheminement que le Centre Pompidou se propose de retracer, via une exposition que l’artiste a souhaité intituler My Way, comme un état des lieux de ses recherches menées selon une trajectoire personnelle et indépendante à travers les courants de ces vingt-cinq dernières années. L’occasion est venue de voir si nous connaissons vraiment Jean-Michel Othoniel.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdEZVDpenpZLRHOdPcypFjvyKkdx8cRtSZAqICxJuHPhFwifCKi1_30Iu8Lqi2OnePztInjlraqs0LYXrZIUNt8y59SPhAUYQXVIFbukYXfsj_zLEOo0PZU9_XpSuIYVecBMCfCN9dEmiA/s1600/El+burlador.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdEZVDpenpZLRHOdPcypFjvyKkdx8cRtSZAqICxJuHPhFwifCKi1_30Iu8Lqi2OnePztInjlraqs0LYXrZIUNt8y59SPhAUYQXVIFbukYXfsj_zLEOo0PZU9_XpSuIYVecBMCfCN9dEmiA/s200/El+burlador.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599590266786996786" border="0" /></a>3.<br />Ses premiers travaux sont marqués par un intérêt pour l’aspect immatériel de la photographie, les formes inabouties, fantomatiques qu’elle laisse apparaître. Dans <span style="font-style: italic;">Héliographie bleue</span> (1986), Othoniel solarise une grande feuille de papier de soie recouverte de ferroprussiate qui laisse alors apparaître des halos ectoplasmiques. Les cartes à jouer en verre photosensible de <span style="font-style: italic;">El burlador</span> (1990) brouillées et floues, semblent dénoncer la mystification du tricheur. A chacune d’entre elles sont suspendus de fausses pipes, de longues plumes de couleurs vives, un petit miroir et même un nez rouge. Si les pipes renvoient aux célèbres scènes de tabagies, très fréquentes dans la peinture du XVIIe siècle où elles accompagnent des joueurs de cartes, les autres éléments peuvent être identifiés comme les artifices qui aident le tricheur – burlador en espagnol – à tromper ses victimes, grâce à sa belle mise. Notons que le verre est déjà présent en tant que matériau, bien qu’il ne soit encore que support.<br /><br />Après ses <span style="font-style: italic;">Insuccès photographiques</span>, Jean-Michel Othoniel passe du fantomatique au corporel, ce qui le conduit à pratiquer la sculpture. Il règle définitivement ses comptes avec l’héritage des grands maîtres de la peinture avec ses <span style="font-style: italic;">Femmes intestines</span> (1995), peintures au phosphore qui font disparaître des grands nus de l’histoire de l’art comme <span style="font-style: italic;">La Grande Baigneuse</span> et <span style="font-style: italic;">La Grande Odalisque d’Ingres</span>, <span style="font-style: italic;">Io</span> de Corrège ou la <span style="font-style: italic;">Danaé</span> de Titien et la <span style="font-style: italic;">Suzanne au bain</span> de Tintoret sous une couche noirâtre qui les métamorphose en tortueux estomacs, creux qui se remplissent et se vident sans cesse. Leur font face des <span style="font-style: italic;">Histoires de peinture péninsulaire</span> (1991), chemises rigidifiées à l’aide de soufre et cachant dans leurs plis une longue courge. Le glissement de l’alimentaire au sexuel est rapide. Il est même encouragé par des œuvres comme L<span style="font-style: italic;">’Ame moulée au cul </span>(1989), moulage en soufre de la protubérance occupant le fond d’une bouteille, mais qui renvoie par son homonymie à l’âme humaine, à notre psyché, tandis que son renflement évoque une dimension bien moins éthérée de la vie humaine. La de révélation est également présente dans <span style="font-style: italic;">La Mala Suerte</span>, de petites masses de soufre fondu présentées à Hong-Kong en 1991 et dont la face cachée recèle un orifice occupé par un doigt ou un œil rendu visible au moyen d’un jeu de miroirs qui rappelle la camera obscura.<br />Un corps humain érotisé, résumé à ses creux et à ses protubérances, voilà ce dont rend compte <span style="font-style: italic;">Rings and Tits</span> (1995), où des anneaux en plomb s’agglutinent ou se superposent à des disques de cire évoquant des mamelons et des tétons. On retrouve en germe la matrice de la résille alvéolée de notre <span style="font-style: italic;">Kiosque des Noctambules</span>, avant qu’elle perde une partie de son caractère charnel.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAOpAG9ew2TO23QPJUgYJeuAnb7mnUTPToLfttBgW6JEoAgfHUUva9fO-nT96LvLm1XQRl87ZuzjFOtQxW-hMnLYseZFsLL4nkyzDh7ZCT7BaAQ0I_GnJe9RW7vpNNz2wbrX4I00FFuG6B/s1600/bateau+de+larmes.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 133px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAOpAG9ew2TO23QPJUgYJeuAnb7mnUTPToLfttBgW6JEoAgfHUUva9fO-nT96LvLm1XQRl87ZuzjFOtQxW-hMnLYseZFsLL4nkyzDh7ZCT7BaAQ0I_GnJe9RW7vpNNz2wbrX4I00FFuG6B/s200/bateau+de+larmes.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599591652149491202" border="0" /></a>4.<br />La rencontre d’Othoniel avec le verre a lieu peu avant 1992, lors d’un séjour aux îles Eoliennes, par l’intermédiaire de l’obsidienne, verre noir d’origine volcanique. Dans son <span style="font-style: italic;">Contrepet</span> d’obsidienne, âme et corps sont de nouveau convoqués. Le trou central, tout à la fois cratère évoquant Stromboli, bouche, œil et anus, n’empêche pas le visage du regardant de se refléter comme dans un miroir, rappelant les mythes qui racontaient que l’obsidienne reflétait l’âme. D’organique, le verre devient organe en 1997, date à laquelle Othoniel commence à travailler avec les verriers de Murano. Ces formes chatoyantes, étranges, phalliques sont nées de l’envie de Jean-Michel Othoniel de « stimul[er] des sens autres que la vue […] l’envie de lécher, par exemple. » Si le caractère équivoque des pièces s’atténue par la suite, la dialectique accident – cicatrice – beauté s’installe au cœur de chaque perle de verre. Elle est parfois présente à l’échelle de l’œuvre elle-même, comme dans <span style="font-style: italic;">Le Bateau de larmes</span> (2004), où un dais de verre multicolore vient coiffer une modeste barque de bois de boat people, la beauté naissant du contraste des matériaux qui magnifie la tristesse de la réalité qu’elle évoque de manière allusive.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA6Q3uMJiDlY3sTtOSxxPeL6BU9U_L6G1oabdCvX9c0-3zDTyXTrbbLlFNyz8V-8bbQAAtsg09CzkMoQw95kpQQ70DZr8VHkQk-itSyAIqHXaAe4M6IsnApiyh55yTsqn1xdsUKmD_HDs0/s1600/gd+noeud+lacan2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 133px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA6Q3uMJiDlY3sTtOSxxPeL6BU9U_L6G1oabdCvX9c0-3zDTyXTrbbLlFNyz8V-8bbQAAtsg09CzkMoQw95kpQQ70DZr8VHkQk-itSyAIqHXaAe4M6IsnApiyh55yTsqn1xdsUKmD_HDs0/s200/gd+noeud+lacan2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599596867312418034" border="0" /></a><br />5.</div>Après avoir, à l’instar d’un sorcier ou d’un magicien, donné une vie organique au verre qui n’était que du sable inanimé, Jean-Michel Othoniel plonge depuis quelques années dans un univers scientifique et mathématique avec par exemple son <span style="font-style: italic;">Grand Nœud autoporté </span>(2011), gigantesque collier qui se hisse et ondule comme un serpent sans avoir besoin d’un support pour le maintenir. Ces gigantesques colliers de perles qui tournent et retournent sur eux-mêmes ne sont pas sans évoquer une longue chaîne d’atomes ou la double hélice d’une molécule d’ADN, quand ils ne se veulent pas la mise en espace de modélisations mathématiques comme le nœud borroméen – <span style="font-style: italic;">Le grand double nœud de Lacan</span> (2011) utilisé par le psychanalyste pour représenter la structure du sujet.<br /><br />Au vu de la richesse du chemin parcouru, on ne peut qu’avoir hâte de connaître les nouvelles étapes du voyage…<br /><br />Exposition jusqu’au 23 mai 2011.<br /><br />A visiter également, l<a href="http://www.perrotin.com">e site la galerie Perrotin</a> qui contient une foule d’informations sur Jean-Michel Othoniel.<br /><br />*C.f. catalogue de l’exposition, Jean-Michel Othoniel, Catherine Grenier (dir.), éditions du Centre Pompidou, p. 148.<br /><br />1. <span style="font-style: italic;">Le Kiosque des Noctambules</span><br />2. <span style="font-style: italic;">Le Kiosque des Noctambules</span>, détail de la résille.<br />3. <span style="font-style: italic;">El burlador</span><br />4. <span style="font-style: italic;">Le Bateau de larmes</span><br />5. <span style="font-style: italic;">Le grand noeud de Lacan</span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-20813912015019829212011-04-12T13:05:00.000-07:002011-04-12T13:29:03.834-07:00Bande dessinée en cours...<div style="text-align: justify;">Voici en avant avant-première une des (nombreuses) cases dessinées par <a href="http://lorenzobd.blogspot.com/">Lorenzo </a>sur un de mes scénarios, pour une histoire qui paraîtra cet hiver.<br /><br />Mais de quoi s'agit-il ??! Suspense, suspense...<br /></div><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjR28zTlFMOMI91hK1sUSDiV0R2CcEYduzPH8ZAVUS_fr5FeVzfoQ8Jmncum_v65kaRz4Kx1FvK_v4O1RGW9hXEjgIwKzL2MU3tUjzIr59CZeZk9hubDOQPmvpVlqmiBSUar_famkwySTKb/s1600/case-bd1.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 110px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjR28zTlFMOMI91hK1sUSDiV0R2CcEYduzPH8ZAVUS_fr5FeVzfoQ8Jmncum_v65kaRz4Kx1FvK_v4O1RGW9hXEjgIwKzL2MU3tUjzIr59CZeZk9hubDOQPmvpVlqmiBSUar_famkwySTKb/s200/case-bd1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594795799169761346" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;"></span></span><br /></div><div style="text-align: justify;">Allez, plus que 999 pages pleines de documentation impossible et de végétation inextricable...Qui a dit que c'était des vacances de dessiner des "petits miquets" ??!<br /></div><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;"></span></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">Copyright Lorenzo 2011</span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-8365116580085059702011-04-11T13:05:00.000-07:002011-04-11T13:34:17.583-07:00Edouard Manet, l’éternel moderne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmqFy8-acmeYPbjVj_VQRXX5GcgCZPkKgD9hRjcZUWDR_cWbQunf3uZIoKzToji8KwgnlMTlyuc1Q6TR5EZIMOmvuMXNq25BgOwSIlStpV4pKFvoVjou5EVKtlrjggog9siyWONaOmLEqW/s1600/manet-le+balcon.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 141px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmqFy8-acmeYPbjVj_VQRXX5GcgCZPkKgD9hRjcZUWDR_cWbQunf3uZIoKzToji8KwgnlMTlyuc1Q6TR5EZIMOmvuMXNq25BgOwSIlStpV4pKFvoVjou5EVKtlrjggog9siyWONaOmLEqW/s200/manet-le+balcon.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594421773385516866" border="0" /></a>1.<br /><br /><div style="text-align: justify;">Toute expo Manet est une fête pour les yeux et l’esprit. Celle qui se tient jusqu’au 3 juillet au Musée d’Orsay fait entrer en résonance les toiles françaises et américaines (entre autres), offrant une vision très complète de son œuvre. Elle nous permet surtout de mieux appréhender ce qui fait la modernité de Manet. Plus qu’un précurseur de la peinture pure – rendons à Monet ce qui lui appartient – Manet apparaît plus que jamais comme un peintre du sujet, auquel il ne renonce jamais.<br /><br /><br />Certes, l’impression de non fini qui se dégage de ses toiles, leur donnant des allures d’esquisses désinvoltes et énergiques, a scandalisé de nombreux contemporains, amateurs d’un académisme léché. Mais au-delà de la forme, c’est le choix des sujets qui provoque l’ire des critiques : actrices, chanteuse de rue, gitans, modèle à la nudité disgracieuse et impudente…Les histoires que raconte Manet sont trop éloignées des dignes sujets tirés de la mythologie ou de l’histoire ancienne pour gagner le droit d’appartenir à la grande peinture d’Histoire. La désapprobation fut d’autant plus grande que derrière la « chair faisandée » de la demi-mondaine Olympia les visiteurs du salon percevaient l’ombre tutélaire des chefs d’œuvre du passé, de <span style="font-style: italic;">La Vénus endormie</span> de Giorgione à <span style="font-style: italic;">La Maja desnuda</span> de Goya en passant par <span style="font-style: italic;">La Vénus d’Urbin</span> de Titien. Manet sacrilège, profanateur des trésors de l’art classique ? Comme le furent en leur temps et à leur manière Caravage ou Rembrandt. Manet affirmant la dignité de l’histoire contemporaine n’est pas si éloigné d’un Caravage insistant sur les pieds noirs d’un pèlerin ou la déchéance physique d’un évangéliste, ou d’un Rembrandt prenant pour sujet un <span style="font-style: italic;">Bœuf écorché</span>. Scrutant ses contemporains pour capter leur grandeur et leur beauté, Manet est moderne au sens où l’entendant Baudelaire.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpUMTQPe1KHUbl3ZiGMUuoPcLKbo1IPx50B-oM5QP7Fro3es59QBJgtqMT6G2kOBYp0yxSSMGmexwebkun3Jq26DFpbq_ibjQCxr_XkHltNFJxXYRUhVZcRcfp8EG9IVllTIfJYCIhPg0p/s1600/Manet-torero.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 96px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpUMTQPe1KHUbl3ZiGMUuoPcLKbo1IPx50B-oM5QP7Fro3es59QBJgtqMT6G2kOBYp0yxSSMGmexwebkun3Jq26DFpbq_ibjQCxr_XkHltNFJxXYRUhVZcRcfp8EG9IVllTIfJYCIhPg0p/s200/Manet-torero.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594422941352331714" border="0" /></a>2.<br /><br />La confrontation des œuvres de jeunesse de Manet à celles de son maître, Thomas Couture, lui aussi admirateur des maîtres anciens, permet de préciser la spécificité du génie de Manet : alors que les toiles de Couture demeurent des tableaux « à la manière de », celles de Manet conservent un irréductible caractère original, comme en témoigne le double portrait de ses parents (1860). On sent dans la figure de Manet père la rudesse du vieillard, saisie à la perfection par Tintoret dans son incroyable autoportrait du Louvre, que Manet avait copié. Pour autant le portrait de Manet conserve toute sa force, peut-être parce que d’autres sources d’inspiration s’y mêlent, notamment espagnoles, équilibrant le jeu des influences.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0vQx14x-5nsqzidziamhkPQReG6HeBS6jSeaVgHbWBWDUu88QP2i_tts3uAdu9o_i_HYkpd2exlkI52v4rW97WLN_9rF68yGlyRkbJqGfT_nfsp5dSSwW3UF20MJ-pvSR2D85xVCT5DyM/s1600/manet_asperge.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 158px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0vQx14x-5nsqzidziamhkPQReG6HeBS6jSeaVgHbWBWDUu88QP2i_tts3uAdu9o_i_HYkpd2exlkI52v4rW97WLN_9rF68yGlyRkbJqGfT_nfsp5dSSwW3UF20MJ-pvSR2D85xVCT5DyM/s200/manet_asperge.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594423809887841746" border="0" /></a><br />3.</div><br />De même dans son <span style="font-style: italic;">Balcon</span> (1869), le tableau de Goya <span style="font-style: italic;">Les Jeunes</span> ne résonne que comme un écho. Manet y peint une anti conversation piece, où les protagonistes, Berthe Morisot, Fanny Claus et Antonin Guillemet sont murés dans le silence et étrangers les uns aux autres. Ce portrait de groupe est aussi l’aveu d’un échec, d’une frustration, celle de n’être pas parvenu à déchiffrer le visage de sphinx de Berthe Morisot, comme en témoigne un autre portrait peint quelques années plus tard, dit à l’éventail : la jeune peintre y apparaît le visage volontairement dissimulé derrière ledit objet, s’offrant et se dérobant tout à la fois au regard du portraitiste.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOIdQxSrznZmQ3DkwmsTSURtxLTbezeesK8azLj39UJcwbdO68PFwPV5HRAqnWNXM4ye121aZ0lMq1IpzwZmwd5eAvEbyN6FHXWBwh1HCSTSCvm4f9EKmvyaKLbheyC-P3BdtcYLpSrdwc/s1600/Manet_enfant_%25C3%25A9p%25C3%25A9e.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 144px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOIdQxSrznZmQ3DkwmsTSURtxLTbezeesK8azLj39UJcwbdO68PFwPV5HRAqnWNXM4ye121aZ0lMq1IpzwZmwd5eAvEbyN6FHXWBwh1HCSTSCvm4f9EKmvyaKLbheyC-P3BdtcYLpSrdwc/s200/Manet_enfant_%25C3%25A9p%25C3%25A9e.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594422543446323474" border="0" /></a><br />4.</div>Les talents de portraitiste de Manet sont visibles dès ses débuts. Son <span style="font-style: italic;">Enfant à l’épée</span> (1861) est un magnifique portrait de l’enfance. L’œil fier et déterminé, le petit Léon Leenhoff tient maladroitement une épée trop lourde pour lui, comme s’il s’agissait d’un paquet encombrant mais qu’il ne lâcherait sous aucun prétexte. La posture instable de ses jambes restitue la maladresse et l’énergie désordonnée d’un gamin jouant au valet d’un autre temps.<br /><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjggy57lkop9fsskOa_L_iIRhV34p8QZJPLhL9LiRppO_WXbnawb-mtCb32cTmHgMeKXd1JSgzuCqMSDdwIM_v1RUO41s7NQfK-tPLo0SzNfVuDDik9B7lds1E3oSUvAk9Gyh24f09xHrVa/s1600/Manet-Jeanne+Duval.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 158px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjggy57lkop9fsskOa_L_iIRhV34p8QZJPLhL9LiRppO_WXbnawb-mtCb32cTmHgMeKXd1JSgzuCqMSDdwIM_v1RUO41s7NQfK-tPLo0SzNfVuDDik9B7lds1E3oSUvAk9Gyh24f09xHrVa/s200/Manet-Jeanne+Duval.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594421947458108418" border="0" /></a>5.<br />Ami de Baudelaire, Manet représente sa maîtresse Jeanne Duval, à demi allongée sur un canapé. L’immense jupe blanche occupe près de la moitié de la surface de la toile, ouverte en corolle comme une gigantesque méduse, effet qu’accentue une perspective malmenée – qui continue de choquer le quidam qui visite l’exposition en 2011. Même importance dévolue à la jupe féminine dans <span style="font-style: italic;">Lola de Valence</span> (1862), où elle projette une ombre dense et presque sculpturale. Dans les quelques vers écrits par Baudelaire pour accompagner ce tableau, il fait référence à « un bijou rose et noir », que la jupe cache tout en le désignant, comme la main d’Olympia posée sur ses cuisses. Car le sujet, chez Manet, n’est parfois qu’un corps. Portrait d’un corps vivant dans <span style="font-style: italic;">Olympia</span> (1865) et <span style="font-style: italic;">Le Déjeuner sur l’herbe</span> (1863) où Victorine Meurent, nue au milieu de ses vêtements, clame son appartenance au monde terrestre et très humain des modèles d’atelier, loin des pures nymphes des sous-bois et du Concert champêtre de Titien. Portrait d’un corps mort dans son <span style="font-style: italic;">Christ aux anges</span> (1864), dont la tête demeure dans l’ombre tandis que les mains et pieds bulbeux et meurtris sont frappés d’une lumière crue. Corps mort et réifié dans <span style="font-style: italic;">L’Homme mort</span>, torero placé en travers d’un espace abstrait comme un couteau dépassant de la table d’une nature morte pour créer la profondeur du champ, dans la même position que son <span style="font-style: italic;">Asperge</span> devenue célèbre.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoZkmSjQbUCtyABAL_FdFvsmT5SQ5LoCRENjr-F1g8Ipz6YT0aa1Ko_YUtKy5NDOJvlaL08L07asuxZGPMWKgQEIE99xSzPqB_5mnMGectUfoV0rqjmHPagp0xLTlswQNSdhW-iJK_KvWN/s1600/Manet_lola+de+valence.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 148px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoZkmSjQbUCtyABAL_FdFvsmT5SQ5LoCRENjr-F1g8Ipz6YT0aa1Ko_YUtKy5NDOJvlaL08L07asuxZGPMWKgQEIE99xSzPqB_5mnMGectUfoV0rqjmHPagp0xLTlswQNSdhW-iJK_KvWN/s200/Manet_lola+de+valence.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5594423324432819042" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;">6.<br /></div><br />Refusant de « finir » ses toiles comme un peintre respectable, de choisir un sujet digne d’être représenté, mais ne se résolvant pas à tourner le dos au Salon et à la reconnaissance officielle, précurseur de l’impressionnisme attaché plus que tout au sujet, Manet a ouvert la voie à une modernité distincte de celle de l’abstraction, une modernité résolument figurative qui a essaimé jusqu’à Lucian Freud.<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">On ne les présente plus, mais une petite légende peut soulager des neurones fatigués :<br /><br />1. <span style="font-style: italic;">Le Balcon</span>, Musée d'Orsay<br />2. <span style="font-style: italic;">L'Homme mort</span>, National Gallery of Arts de Washington<br />3. <span style="font-style: italic;">Aperge</span>, Musée d'Orsay<br />4. <span style="font-style: italic;">L'Enfant à l'épée</span>, Metropolitan Museum of Arts de New York<br />5. <span style="font-style: italic;">La maîtresse de Baudelaire</span>, Musée des Beaux Arts de Budapest<br />6. <span style="font-style: italic;">Lola de Valence</span>, Musée d'Orsay<br /></span></div>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-13716136095254604912011-03-07T11:41:00.000-08:002011-03-07T13:20:15.549-08:00Fantasmagories et autres manifestations des morts aux vivants<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFea5kV_SJMA6Tua3hLJfm1zyVZpIce_arq82TWkzirylO7hgvj7-PrEDCw6aJSMObioSJNreC8fZQ03AZuLP3VdBhmIN2mJvLDRVSPG9-yXzNUTIvfPM7RX2WcY86LBhB9MHKU_QpkNAu/s1600/plaque3.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFea5kV_SJMA6Tua3hLJfm1zyVZpIce_arq82TWkzirylO7hgvj7-PrEDCw6aJSMObioSJNreC8fZQ03AZuLP3VdBhmIN2mJvLDRVSPG9-yXzNUTIvfPM7RX2WcY86LBhB9MHKU_QpkNAu/s200/plaque3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581447139914208018" border="0" /></a>1.<br /><br />Que deviennent les morts ? A quoi s’occupent-ils ? Comment vivent-ils ? Dans l’Antiquité, les enfers mornes et tristes étaient loin de satisfaire les foules, qui espéraient une vie après la mort moins désespérante que l’idéologie dominante* . Se développe donc, en marge du devenir classique, celui du héros, soustrait à la mort par l’intervention d’un dieu, que ce soit Héraclès accédant à l’Olympe, Iphigénie sauvée du sacrifice par Artémis, ou les nombreux cas de jeunes filles en détresse qu’un dieu charitable transforme en nymphe à l’instant du suicide. D’Achille, le sort n’est pas certain : selon l’épopée <span style="font-style: italic;">Aethiopis</span>, il est emmené par sa mère Thétis sur l’île de Leukê. Comment Achille pourrait-il mourir pour de bon ?<br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6Mt_SfeWM_UnGo9QCu3JdpH-j3bMkzReYer1nnrhqmakF4xp_HobAU2dV6xFLnjqMu6KEHlFI80TitovhkXsqdnEWigyyY8pQ8agPOZd_Ux40uAyYZDx8c1YVuKhy7VH2cYEj5-U5CAaU/s1600/plaque4.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6Mt_SfeWM_UnGo9QCu3JdpH-j3bMkzReYer1nnrhqmakF4xp_HobAU2dV6xFLnjqMu6KEHlFI80TitovhkXsqdnEWigyyY8pQ8agPOZd_Ux40uAyYZDx8c1YVuKhy7VH2cYEj5-U5CAaU/s200/plaque4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581447381431061986" border="0" /></a>2.<br /><br /></div>Au Moyen-Age, malgré l’énergie déployée par les Pères de l’église pour persuader leurs fidèles de l’inutilité du culte des morts, des banquets funéraires, la grande majorité des laïcs ne se résout pas à ne disposer d’aucune ressource pour préparer sa vie dans l’au-delà et soulager ses parents et amis trépassés. On s’intéresse à l’immédiat après-vie** , avant, bien, bien avant le Jugement Dernier. On déterre les morts, d’abord textuellement, avec le <span style="font-style: italic;">Dit des trois morts et des trois vifs</span> au XIIIe siècle, qui rappelle aux vivants la vanité de toute chose terrestre, puis, picturalement un siècle plus tard, avec les danses macabres, qui, dans les livres enluminés comme sur les fresques des églises, martèle l’égalité des hommes devant la mort.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6hO0wrYMX-h8ClYAFloYdJTOLj_30o1YiHr6kbesrdN0x4EK5YgrM4Q4Jg0d8qwrEhmQIF38BUSgnQ7xhRptogEbBucDQcXJpTO-P_i9SwMs7XIR7EyrKBNxgVtYKL2QMPaKc07ElvJN4/s1600/plaque2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6hO0wrYMX-h8ClYAFloYdJTOLj_30o1YiHr6kbesrdN0x4EK5YgrM4Q4Jg0d8qwrEhmQIF38BUSgnQ7xhRptogEbBucDQcXJpTO-P_i9SwMs7XIR7EyrKBNxgVtYKL2QMPaKc07ElvJN4/s200/plaque2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581447642722478338" border="0" /></a><br />3.</div><br />Que l’essor du squelette animé soit contemporain de la grande peste noire qui ravagea l’Europe au XIVe siècle n’est pas anodin, mais il semble que le macabre soit également une forme d’immortalité anonyme et sans gloire, mais bien réelle, qui parle aux fidèles qui ne peuvent espérer recevoir une sépulture de marbre comme celle des rois et prélats. La mort ne cesse plus alors de s’animer. Le théâtre s’empare bientôt du thème, avec bien sûr <span style="font-style: italic;">Hamlet</span> (1603), puis au Louvre en 1632 le <span style="font-style: italic;">Ballet du château de Bicêtre</span>, au cours duquel apparurent, dans ce palais réputé hanté, outre des fantômes, des sorciers, des chouettes et des lutins. Car le mort a parfois des pouvoirs, qui expliquent ce paradoxe d’une vie dans la mort. Dans le lutin médiéval et moderne, il y a un peu du héros antique.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKxDIGLYwhcl1r3vJWfbC8PdmKMw5ZnTBMpZpMsrKgckqC0xAHMw7lmuu-f_t4BI5ZDUfnO-knIegCE5LephnnOJgEtg1KktKOJEDWWIlHAQYO1nloHNfVkLB8aeR-d1XKYznSQCOWvERL/s1600/fantasmagorie.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 119px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKxDIGLYwhcl1r3vJWfbC8PdmKMw5ZnTBMpZpMsrKgckqC0xAHMw7lmuu-f_t4BI5ZDUfnO-knIegCE5LephnnOJgEtg1KktKOJEDWWIlHAQYO1nloHNfVkLB8aeR-d1XKYznSQCOWvERL/s200/fantasmagorie.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581426431079920082" border="0" /></a><br />4.<br />N’étant pas tout à fait mort, le défunt peut revenir hanter ou avertir les vivants, tel Hector dans l’<span style="font-style: italic;">Enéide</span> prévenant Enée de la chute imminente de Troie, ou les âmes des ancêtres d’Ossian, barde Ecossais fictif inventé par James Macpherson à la fin du XVIIIe siècle. C’est à cette époque que se développe et se perfectionne la lanterne magique, que Robertson améliore pour donner de véritables spectacles de fantasmagories au cours desquels il prétend faire revenir les morts. Malgré ses revendications scientifiques, nombreux de ces contemporains y voient un divertissement plus que la preuve de la découverte de nouvelles lois physiques. Est-ce un hasard si les spectacles de Robertson ont lieu en 1798, dans un Paris fraîchement sorti de la Terreur, et qui n’a pas encore oublié le bruit de la guillotine ?<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinQo-IfgbW-BM6ACoq57zImfbZXw2htj2aw5h12DncaRmThOwBZFgfHnMOk53vSp1xqFkScpxNYaR6j4Kn19LGbNEy4W_tPf6EmPv41GBVwMvU-2_Jn4OBsi0j4YSEnY9cvkMLooBjuiaX/s1600/plaque1.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinQo-IfgbW-BM6ACoq57zImfbZXw2htj2aw5h12DncaRmThOwBZFgfHnMOk53vSp1xqFkScpxNYaR6j4Kn19LGbNEy4W_tPf6EmPv41GBVwMvU-2_Jn4OBsi0j4YSEnY9cvkMLooBjuiaX/s200/plaque1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581447853018808050" border="0" /></a>5.<br /><br /><br />Le romantisme noir qui se développe dans les arts plastiques à la même époque pave la voie au spiritisme. Cette doctrine fondée sur l’existence et la manifestation des esprits et créée par Allan Kardec, cherche à devenir scientifique. Elle a donc soif de preuves tangibles, que la photographie lui fournit bientôt des deux côtés de l’Atlantique, par l’entremise de photographes peu scrupuleux. En France, le succès commercial d’Edouard Isidore Bughet, premier photographe spirite, finit par intriguer la préfecture de police de Paris. Bughet est arrêté pour escroquerie en 1874, et son procès s’ouvre un an plus tard. Bughet avoue d’emblée avoir mystifié ses clients, explique ses trucs, la façon dont il fait parler ses clients pour connaître l’apparence du défunt pour pouvoir ensuite piocher dans sa réserve de clichés le plus adapté, qu’il associe au cliché d’un drap disposé sur un mannequin. Au-delà de ficelles techniques finalement assez simples, la mise en scène est primordiale. Bughet fait attente son client un certain temps, puis récite des incantations autour de l’appareil photo et se fait assister par un magnétiseur. Un piano désaccordé achève de plonger le client dans une ambiance surnaturelle.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihqY5Y1oprmeZEyKJCI8t6u8qDQiRKov-dDx_burmLAc0Tde4UsbNxpHWwxG88hcxDvDiVX9os-DyxmIthPABsdoSrCFGuxft76NwIJlI6UYN7JqZX6kItib8yoJhQuDa6PJbuxJG_iyF3/s1600/plaque6.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 162px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihqY5Y1oprmeZEyKJCI8t6u8qDQiRKov-dDx_burmLAc0Tde4UsbNxpHWwxG88hcxDvDiVX9os-DyxmIthPABsdoSrCFGuxft76NwIJlI6UYN7JqZX6kItib8yoJhQuDa6PJbuxJG_iyF3/s200/plaque6.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581448594954117378" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;">6.<br /></div>Ce que faisait Robertson dans son spectacle, Bughet le reproduit dans l’intimité de son cabinet. L’adhésion est immédiate, même après que Bughet a dévoilé ses trucages. Il faut dire qu’à la même époque Balzac refuse de se faire photographier, de peur de s’étioler un peu plus à chaque cliché, la photographie conservant prisonnier l’un des multiples spectres qui composent chaque être humain. L’explication rationnelle est aussi impuissante que l’avait été avant elle le dogme chrétien : les foules veulent croire que la frontière entre la mort et la vie est poreuse, que les défunts vont et viennent entre ces deux états. Les spirites iront jusqu’à affirmer que Bughet est médium à son corps défendant et n’a pas conscience de ses capacités…<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg25I0pyM14H6ZiUJsAdVXQSR5oIZVOoiEgNtWw97Kfgh43m56uQtD0v6-T5IcDBZ6cGnUtixnBk8puDnDGTb0oYr-ZVPMwHhxWBoyzSp3MGte5jSH1esGiG_y8JVZVkc5-Ogu5MoEaIL2Q/s1600/plaque7.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg25I0pyM14H6ZiUJsAdVXQSR5oIZVOoiEgNtWw97Kfgh43m56uQtD0v6-T5IcDBZ6cGnUtixnBk8puDnDGTb0oYr-ZVPMwHhxWBoyzSp3MGte5jSH1esGiG_y8JVZVkc5-Ogu5MoEaIL2Q/s200/plaque7.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581448830965322802" border="0" /></a>7.</div><br />* L. Guyénot, La mort féerique, Anthropologie du merveilleux XIIe – XVe siècle, p.41, Gallimard, 2011. Un livre passionnant.<br /><br />**Parfois appelée « petite eschatologie », par opposition à la « grande eschatologie », portant sur le sort ultime de l’homme.<br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">Illustrations :<br />1. , 2., 3., 5., 6., 7. Plaques de verre peintes et mécanisées, France 1re moitié du XIXe siècle : tête de mort à ailettes articulées, tête de démon avec ailettes articulées</span>, <span style="font-size:85%;">Mort avec faux articulée, tête de femme (Marie-Antoinette ?), magicien avec plusieurs têtes amovibles, tête de démon. Ces images étaient projetées par la lanterne magique durant les spectacles de fantasmagories.</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">4. <span style="font-style: italic;">Fantasmagorie de Robertson dans la cour des Capucins en 1797</span>, gravure figurant dans " Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques du physicien-aéronaute E.-G. Robertson...", vol. 1, Paris 1831-1833, cop. Bnf</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Voir l'exposition </span>Revenants<span style="font-style: italic;"> au musée du Louvre jusqu'au 14 mars, ainsi que de nombreuses conférences et projections de films sur le thème à l'auditorium du musée - des premières danses macabres aux derniers zombies. </span><br /><span style="font-style: italic;">Le 6 mars dernier avait lieu dans l'auditorium, un spectacle de fantasmagorie, reconstitution de l'art de Robertson.</span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-70609762977774447012010-12-27T13:10:00.000-08:002010-12-27T13:35:57.763-08:00FESTEN ?!<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQG_6zRyjl9VK-s4bkmh7-CJdRCjLLgQJui_p6m5nDSv_myFPL-2V52Ghrk76Ok4UpeyY6gGth7CuJq3qWFZbRwIgzQufSVRvEjEd4OyiFxJEx2y_9eiobbs25nh2ifMWgn2TTQaflohAp/s1600/festen.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 131px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQG_6zRyjl9VK-s4bkmh7-CJdRCjLLgQJui_p6m5nDSv_myFPL-2V52Ghrk76Ok4UpeyY6gGth7CuJq3qWFZbRwIgzQufSVRvEjEd4OyiFxJEx2y_9eiobbs25nh2ifMWgn2TTQaflohAp/s200/festen.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555473219434195634" border="0" /></a><br /><div style="text-align: left;"><span style="font-size:85%;">1.</span><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans la <a href="http://paul-louis.flandrin.galerie.over-blog.com">galerie de Paul-Louis Flandrin</a>, une fête étrange a lieu. Dans les vitrines, parmi la vaisselle étincelante, les couvercles aux formes chantournées, les couteaux en argent sagement rangés, les minuscules fourchettes à huîtres étiquetées, des hôtes de passage se sont glissés sans bruit. Dès l’entrée, le rouge profond du centre de table en faïence émaillée de Valérie Delarue attire le regard. Mais ce n’est pas un sujet appétissant ou inoffensif que les quatre pièces nous offrent dans tout l’éclat de leur glaçure.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjynF-vO1D_UqC8tVoAQhffxe5Fqjggt-Ikcc51JEoMjsuYa3Rf_4jd4XuGXb0L5LVgtbFmtfPfyI4HNlzprx-yxzMTLy87WCRiIgrwWtUElxYsKpTSF5PMQjeffRyPXHGKCtesNxoEW2hI/s1600/delarue.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 130px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjynF-vO1D_UqC8tVoAQhffxe5Fqjggt-Ikcc51JEoMjsuYa3Rf_4jd4XuGXb0L5LVgtbFmtfPfyI4HNlzprx-yxzMTLy87WCRiIgrwWtUElxYsKpTSF5PMQjeffRyPXHGKCtesNxoEW2hI/s200/delarue.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555473614959807426" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">2.</span></div>Les pieds dans le plat représente des orteils, des plantes de pieds humains grandeur nature, intacts et fragiles, mêlés à des fruits indéfinissables, à des blocs sans forme reconnaissable, dont la couleur va du rose au violacé en passant par un rouge grenade. Ce centre de table a des allures de festins d’ogres ou de sacrifice. Il rappelle aux convives, de manière fort importune, l’acte violent qui prélude à la consommation des chairs mortes d’un animal, point d’orgue du repas de famille. Les pieds dans le plat sont d’ailleurs à demi ensevelis sous des fragments de vaisselle, comme si le dîner avait conservé une charge violente, comme si le climat orageux né de la réunion des convives pouvait provoquer un séisme meurtrier et engloutir l’assemblée.<br /><br /><div style="text-align: left;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM0zrqH_m-tRlDMg63ToQI3kc4rvzOw4G9qSPHym_8shLKo4WCPsi64JI4BUinV6HEetUm8s-dC4ZG764zBYuwTLYTZmfa9p0H8uJVi65wRRym3sPIeAphjKkpOYuLhct18BuO5Y9OlaZC/s1600/miller-levy.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM0zrqH_m-tRlDMg63ToQI3kc4rvzOw4G9qSPHym_8shLKo4WCPsi64JI4BUinV6HEetUm8s-dC4ZG764zBYuwTLYTZmfa9p0H8uJVi65wRRym3sPIeAphjKkpOYuLhct18BuO5Y9OlaZC/s200/miller-levy.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555474953749537346" border="0" /></a><a href="http://lesvanitescontemporaines.over-blog.com/article-festen-61111821.html"><br /><span style="font-size:85%;">3.</span></a></div><a href="http://lesvanitescontemporaines.over-blog.com/article-festen-61111821.html"><br />L’exposition Festen</a> dérange donc, au propre comme au figuré, l’espace de la galerie, dont les pièces d’orfèvrerie évoquent une table dressée pour les fêtes par une famille policée, mais qui n’en pense pas moins. A l’instar du film de Thomas Vinterberg qui donne son titre à l’exposition, les pièces laissent apercevoir la partie immergée de l’iceberg. La Cène de la vie familiale de <a href="http://lesvanitescontemporaines.over-blog.com/">Francine Flandrin</a>, image lenticulaire qui permet de voir simultanément deux prises de vues, selon l’endroit où l’on se place, l’illustre. Fin de partie d’Aude Medori, empreintes en argent de l’intérieur des mains d’un convive, crispées sur son exquise serviette de lin brodé, suggère les tensions dont la table du dîner est témoin. Miller Lévy invite lui aussi à soulever le voile des apparences avec ses Oulipismes, prenant pour cible deux « Que sais-je ? » qui, une fois massicotés et permutés, acquièrent de nouveaux titres révélateurs : « Le mariage et les saveurs » et « Le goût et le divorce ». Art culinaire et familles (dés)unies se trouvent une nouvelle fois mêlés.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaCWwir9ekxuRMy5no0GO485KqAmQnzFC85dC_WST2j0fArSpLtJGwykmgcsUhsC_4Lc3ZyMvhuEk6LxbCR4PhHZHqcHX3S9fzqlGm8uiXEZpm2mry9n1m2Xnan-7qyFClxGSHxNzWzOfD/s1600/le-van.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaCWwir9ekxuRMy5no0GO485KqAmQnzFC85dC_WST2j0fArSpLtJGwykmgcsUhsC_4Lc3ZyMvhuEk6LxbCR4PhHZHqcHX3S9fzqlGm8uiXEZpm2mry9n1m2Xnan-7qyFClxGSHxNzWzOfD/s200/le-van.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555475150157769986" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">4.<br /><br /></span></div>Quand l’harmonie du foyer n’est plus qu’un cliché télévisuel la pizza solitaire et sa cannette remplacent les grandes tablées. Cyril le Van crée des simulacres de ces simulacres de repas, en bâche imprimée et cousue. Corinne Fhima suggère que nous ne sommes pas loin de nous transformer nous aussi en produits prêts-à-manger, dont l’humanité est baffouée. Son Eve waiting for love, jeune femme dénudée et ligotée comme un blanc de dinde – humaine ou animale ? – trône sous son cellophane dans deux plats en argent de la galerie.<br />Si Miller Lévy propose des boîtes d’aliments pour chiens « avec de vrais morceaux de chats » et son pendant pour chats, Marie Sochor permet à leurs maîtres d’apaiser leur fringale carnivore en mangeant Jésus, non plus symboliquement, en croquant une hostie sèche et dure, mais au sens propre, en savourant un saucisson de Lyon bien dodu, bien plus satisfaisant sur le plan gustatif.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKwLGijAaoUNqegysRufCFXAicjY6VmTf44dNRzf2Md8WuorxJ2DObSHDQpiPg9A34dqnvZK3dwcEiMM2JPLCYpvPYgXjxpl6gt3u-QKCao6CPmKtos4YrQpH2mA_cvZ2jpbR3Ik7WK_z1/s1600/miller-levy2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKwLGijAaoUNqegysRufCFXAicjY6VmTf44dNRzf2Md8WuorxJ2DObSHDQpiPg9A34dqnvZK3dwcEiMM2JPLCYpvPYgXjxpl6gt3u-QKCao6CPmKtos4YrQpH2mA_cvZ2jpbR3Ik7WK_z1/s200/miller-levy2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555474497821019698" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">5.</span></div><br />Et si le traditionnel repas de famille devient trop inquiétant, nous pouvons toujours Liquider l’année finissante, les ressentiments et les tensions dont elle a été le témoin grâce à Francine Flandrin. Pour ce faire, elle nous propose de remplacer les munitions par un shot de vodka renommée pour l’occasion AK47, nom du fusil de Mikhaïl Kalachnikov. 2011 n’a qu’à bien se tenir.<br /><br /><br />Festen ?!<br />Cette fête commencera par la dinde et finira par les marrons.<br />Une proposition curatoriale de <a href="http://lesvanitescontemporaines.over-blog.com">Francine Flandrin</a><br />Exposition du 16 décembre au 22 janvier 2011 à la <a href="http://paul-louis.flandrin.galerie.over-blog.com">paul-louis flandrin galerie</a>, 158, rue de grenelle 75007<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy3_Z6VeS9JFZiiZEk5L4ZLEfAUQfRhYHhixU47shLJe12DWyRzBftYYI4rktwofQqH4BHnx4erds9jUfRKY1Le9goPpDPQJdPfsqO_ZBPOLP3TQU7zMtHY_sO5UFYunC_-hO8XvnYnPQQ/s1600/galerie.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 131px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgy3_Z6VeS9JFZiiZEk5L4ZLEfAUQfRhYHhixU47shLJe12DWyRzBftYYI4rktwofQqH4BHnx4erds9jUfRKY1Le9goPpDPQJdPfsqO_ZBPOLP3TQU7zMtHY_sO5UFYunC_-hO8XvnYnPQQ/s200/galerie.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5555474148603503810" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">1. Francine Flandrin, Aphorismes, proverbes et expressions #85<span style="font-style: italic;"> Festen ?!</span>, 2010.<span style="font-style: italic;"><br />2.</span>Valérie Delarue<span style="font-style: italic;">, </span><span style="font-style: italic;"> Les pieds dans le plat, </span>faïence émaillée, centre de table, 2010.<span style="font-style: italic;"><br /></span>3. Miller Levy, <span style="font-style: italic;">Parmesan, encre sur parmesan, </span>1999.<span style="font-style: italic;"><br /></span>4. Cyril Le Van, <span style="font-style: italic;">Pizza + 2 sodas,</span> bâche imprimée, agrafes et couture, 2010.<span style="font-style: italic;"><br /></span>5. Miller Levy,<span style="font-style: italic;"> Nourriture pour chien et nourriture pour chat, b</span>oîte de conserve et impression sur papier</span><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:85%;">.</span><br /></span></div>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-42923166095753980452010-12-16T01:26:00.001-08:002010-12-16T13:50:47.190-08:00La musique pour le tiroir et le réalisme socialiste: Lénine, Staline et la musique<div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdSfOptHHOYJQ-xBbe_dYjliXcPzw8cIHnzky1puaxu8KSpUq6XMPMQj3V-q0E-ItOFIYaXf526jTTapwcRwLT00UUjtHIhEC8sHp5-y4wNLUVdBTwTr4b1f7m4Y3dEh5jU6PEP7bafv83/s1600/lenine-staline4.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 153px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdSfOptHHOYJQ-xBbe_dYjliXcPzw8cIHnzky1puaxu8KSpUq6XMPMQj3V-q0E-ItOFIYaXf526jTTapwcRwLT00UUjtHIhEC8sHp5-y4wNLUVdBTwTr4b1f7m4Y3dEh5jU6PEP7bafv83/s200/lenine-staline4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551392278428383810" border="0" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOiLxa6Ae6-_dPzmn3xKoWc7RxCtcfdWXJ_ZXPH2OeQNL6oINkatLZ0uV9cyGveQzghSaM-T-cD4Fzx7foIDCBYjZaWbvDPvc9fscTMnPx8c7Lv6SB_xqaqib04Vmb1Nno-eDO_NiAh7SC/s1600/lenine-staline4.jpg"><br /></a>1.<br /><br /><div style="text-align: justify;">De la musique pour le tiroir ou pour le coffre-fort. Des tableaux qui restent dans l’atelier jusqu’à la mort de leur auteur, face contre le mur pour éviter l’œil de la censure. A partir des années 1930, et jusqu’à la mort de Staline en 1953, la Russie devient le théâtre de la mise au pas des arts, qui doivent adhérer à l’idéal du réalisme socialiste ou disparaître. L’art soviétique se dédouble, entre une face officielle gaie et folklorique et une face cachée, plus exigeante et personnelle, tournée vers l’art contemporain international. Même les artistes de tout premier plan en sont victimes : Chostakovitch, malgré sa Septième Symphonie composée dans une Leningrad assiégée par les Allemands et érigée en symbole patriotique, oscille entre récompenses – le Prix de l’ordre de Staline – et critiques sévères. Sur l’injonction de Staline, la Pravda intitule son article du 28 janvier 1936 sur son opéra Lady Macbeth de Mtsenk « le chaos remplace la musique ». Elle fustige une musique qui « glousse, vrombit, halète, souffle, pour représenter avec réalisme les scènes d’amour ». Le terme « formalisme » devient synonyme de sérieux ennuis. Prokofiev, Eisenstein et même Khatchatourian seront concernés.<br /></div><br /><div style="text-align: center;"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551209336517024034" style="display: block; margin: 0px auto 10px; width: 124px; cursor: pointer; height: 200px; text-align: center;" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9wWgNQsYuxnwKUhEv0POupCiBoEJSJlYOWs-e5QLjh9P0woBuuQy4C7WpkMTEX2eSen0eBqNZl7mOMAdwnpLp_5OMkHY8t2ySGuS4j2o-Y8N14ZvX0MwH6Afqt1KZyeyINHPbKD01hpn9/s200/lenine-staline6.jpg" border="0" /><span style="font-size:85%;">2.<br /><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Cette censure frappe parfois à l’aveuglette ou de manière contradictoire : en 1941 Chostakovitch croit sa dernière heure arrivée mais apprend tout à coup que l’officier du NKVD chargé de l’interroger a été lui-même arrêté. Ce jeu cruel et vicieux qui consiste à relâcher puis accentuer soudain la répression, constitutif de beaucoup de dictatures, atteint des sommets sous l’URSS de Staline. La première partie d’Ivan le Terrible d’Eisenstein (1944), sur une musique de Prokofiev, est accueillie favorablement. La seconde sera taxée de …formalisme. Le même Prokofiev, courtisé et cajolé par le régime à chacun de ses passages en URSS, verra son espace vital se réduire considérablement une fois qu’il aura regagné définitivement le giron de la Mère Patrie en 1936. Il n’obtiendra un visa qu’une seule et dernière fois. Sa première femme passera huit années au goulag pour sa nationalité espagnole potentiellement subversive. Prudent, Igor Stravinski attendra 1962 pour retourner en URSS.<br /></div><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmXBldEi3AKttiu1c9mkfg8UHYv-ZYPsjDtIL_CxJ7RS5YyY-xGnnZ686x7fQP3Ba5LXbe_oq4mfLDIbyeXi7PFIVxyhZRL5CaUrUu10vPM2Du7ffOkpjMUS49sPAPlsX7J8QQepEIOsJr/s1600/lenine-staline2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551209327646216626" style="display: block; margin: 0px auto 10px; width: 200px; cursor: pointer; height: 136px; text-align: center;" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmXBldEi3AKttiu1c9mkfg8UHYv-ZYPsjDtIL_CxJ7RS5YyY-xGnnZ686x7fQP3Ba5LXbe_oq4mfLDIbyeXi7PFIVxyhZRL5CaUrUu10vPM2Du7ffOkpjMUS49sPAPlsX7J8QQepEIOsJr/s200/lenine-staline2.jpg" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">3.</span></div><br /><div style="text-align: justify;">Comment la Russie puis l’URSS en sont-elles arrivées là ? En octobre 1917, les artistes des avant-gardes – néo-primitivisme, cubofuturisme, rayonnisme, suprématisme, constructivisme… - répondent présents avec enthousiasme à l’appel de la révolution. Depuis près d’une dizaine d’années déjà ils s’inspirent des traditions populaires et folkloriques russe (les enseignes, les « louboks », images populaires gravées sur bois) et rejettent l’académisme, à la recherche d’un art renouvelé, expression d’un homme nouveau.<br /></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyarHYAZpwSgbnYdY9RzusT_Ot5ynXI87ri4ScpOeoXcegaIvGMeLbAKBw-v3WtsRF5EZQCg_5SGAtM_4YyMNZKFa3_wq2PC8DoLuhlRY18ryhH7QgQp8Z0nnH9XS86TUuA5Q7yeDhOz8H/s1600/lenine-staline7.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 105px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyarHYAZpwSgbnYdY9RzusT_Ot5ynXI87ri4ScpOeoXcegaIvGMeLbAKBw-v3WtsRF5EZQCg_5SGAtM_4YyMNZKFa3_wq2PC8DoLuhlRY18ryhH7QgQp8Z0nnH9XS86TUuA5Q7yeDhOz8H/s200/lenine-staline7.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551393666385108930" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">4.</span><br /><div style="text-align: justify;">Tatline et Malevitch participent à la conception de décors de théâtre mettant en scène cet idéal. C’est en 1913, dans Victoire sur le soleil, que le premier quadrangle, nouvelle icône, aussi vide de l’objet que remplie de sens, apparaît. Vingt ans plus tard, le même Malevitch, dont l’esthétique est aux antipodes du réalisme socialiste, sera emprisonné et torturé. En 1940, Vsevolod Meyerhold, dramaturge et metteur en scène ouvert au constructivisme et au futurisme, qui, comme Maïakovski, voulait porter le théâtre et l’art dans la rue, est purement et simplement assassiné. Son épouse subit le même sort. Maïakovski, qui s’exclamait quelques années plus tôt : « Les rues sont nos pinceaux, les places nos palettes », a lui-même mis fin à ses jours en 1930, devançant la Tcheka, la police politique.<br /></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAoJu6oFPuYC1djrPaF7rg57V9XNrljXTNqEDoZ3FfScdiWgZsc-KILE3Ql0heWRwlKp8wUn6OWVv40wyrdFHF5UYYQp5-d0MnecyangmZK4GkEROpJvbdbLGQVt6q2nQxEGDUd3GeTrDF/s1600/lenine-staline5.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 162px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAoJu6oFPuYC1djrPaF7rg57V9XNrljXTNqEDoZ3FfScdiWgZsc-KILE3Ql0heWRwlKp8wUn6OWVv40wyrdFHF5UYYQp5-d0MnecyangmZK4GkEROpJvbdbLGQVt6q2nQxEGDUd3GeTrDF/s200/lenine-staline5.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551394127650166338" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;"><span style="font-size:85%;">5.</span><br /></div><br /><br /><div style="text-align: justify;">Mais qu’importe, les films de propagande de Grigori Alexandrov, l’assistant d’Eisenstein, couvrent les voix dissidentes et chantent plus fort les paroles de Staline : « la vie est devenue meilleure, la vie est devenue plus gaie ».<br /></div><br /><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;"><br /><br /></span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh34LRvWXvIm-PAwfpByBZYwCaIrUX4b0CztpQ4wPdVT_7ngsHdxcMpA0nWEbsJguFQffpCEvC7XtFup3lQxlOQFLp3Zl6anZJAUGWvMbz5rTavbXLRKXRlg0P3N4ybbKYZXRPSkA2JScX0/s1600/lenine-staline3.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 152px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh34LRvWXvIm-PAwfpByBZYwCaIrUX4b0CztpQ4wPdVT_7ngsHdxcMpA0nWEbsJguFQffpCEvC7XtFup3lQxlOQFLp3Zl6anZJAUGWvMbz5rTavbXLRKXRlg0P3N4ybbKYZXRPSkA2JScX0/s200/lenine-staline3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551395069871169266" border="0" /></a><br /></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;">6.</span></div></div><div style="text-align: justify;">Envolées les chansons traditionnelles tziganes comme Les yeux noirs, reprise en chœur par la masse prolétarienne et le célèbre chanteur d’opéra Chaliapine, les ballets constructivistes ou la musique machiniste de Mossolov ou les expérimentations musicales d’Arthur Lourié. Chaliapine n’est jamais revenu d’une tournée à l’étranger en 1922, Lourié est parti en 1921, affirmant que « l’esprit de la musique a(vait) quitté la Russie », et le son de la balalaïka, cette drôle de guitare triangulaire, ne retentit plus guère – même dans les goulags. Le théâtre juif d’Etat (Goset) ferme en 1949, après que son directeur a été assassiné, dans un climat d’antisémitisme croissant. Les juifs, accusés d’être « cosmopolites sans racines » sont arrêtés et souvent déportés. Marc Chagall, actif aux premiers temps de la révolution, s’est réfugié en France et aux Etats-Unis depuis longtemps.<br /><br /></div><div style="text-align: center;"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5551209515804602530" style="display: block; margin: 0px auto 10px; width: 200px; cursor: pointer; height: 134px; text-align: center;" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4KU3tBKjZXB_37cju8IkC9hnlqlGVMKUsbb1YQJHhq2CMuT2-lOlUq9MnUANOY0mr_AjOY3TSBMp2oNAYRjEE8IglZyURu7HXcg7yeDzQDmdC5hwihxxWb9X0RcK3ThYBiN5I7niYobfw/s200/lenine%253Astaline.jpg" border="0" /><br /><span style="font-size:85%;">7.<br /><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Je laisse le mot de la fin à Tzvetan Todorov, historien et essayiste étudiant notamment l’histoire des idées : « Si l’on veut que l’utopie se réalise ici et maintenant, la dictature est inévitable, la destruction est inévitable, la soumission et la violence sont inévitables. Cela n’empêche pas que l’utopie puisse exister comme un rêve qui féconde l’activité humaine (…).»<br /></div><br />Exposition <a href="http://www.cite-musique.fr/minisites/1010_lenine/index.htm">Lénine, Staline et la musique</a>, jusqu'au 16 janvier 2011 à la Cité de la musique.<br /><br /><span style="font-size:85%;">1. Gustav Klucis, affiche, bibliothèque nationale de Russie, Saint-Pétersbourg (in Connaissances des arts n°686) ;<br />2. Kazimir Malevitch, projet de costume pour l'opéra <span style="font-style: italic;">Victoire sur le soleil</span> de Krouchenikh et Matiouchine, "l'ouvrier", 1913, musée national du Théâtre et de la Musique, Saint-Pétersbourg (in Connaissances des arts n°686) ;<br />3. Camp de pionniers près de Moscou, 1954, Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos (in La revue de la Cité de la musique, n°64) ;<br />4. Ivan Klioune, <span style="font-style: italic;">Le Musicien</span>, 1916, galerie nationale Tretiakov, Moscou ( in Connaissances des arts n°686) ;<br />5. Tatiana Bruni, projet de costume pour le ballet <span style="font-style: italic;">Le Boulon</span> de Dmitri Chostakovitch, "l'ouvrier au fourneau", 1931, musée national du Théâtre et de la Musique, Saint-Pétersbourg (in Connaissances des arts n°686) ;<br />6. Fédor Chourpine, <span style="font-style: italic;">Le Matin de notre patrie, </span>1946-48, galerie nationale Tretiakov, Moscou (in La revue de la Cité de la musique, n°64) ;<br />7. Konstantin Juon, <span style="font-style: italic;">La Nouvelle Planète</span>, 1921, galerie nationale Tretiakov, Moscou ( in Connaissances des arts n°686).<br /></span><br /></div>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-76870615449074910552010-12-06T12:49:00.000-08:002011-04-12T13:03:25.831-07:00D’or et de feu, l’art en Slovaquie à la fin du Moyen Age<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIXITiPoIfqk7PjMJVcAhgn9ivvhX1dJ8iMCnZpiqI7cd53Y0r9zGJREu3D6mBLSlqBA9aDPxExEHSdkDGqJgPx1-53PGpXnSsJw9fFaMJ5lBNkdcM-w9srHrhn8bXXvp3488vVvoUJcF2/s1600/affiche_dor_et_de_feu.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 136px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIXITiPoIfqk7PjMJVcAhgn9ivvhX1dJ8iMCnZpiqI7cd53Y0r9zGJREu3D6mBLSlqBA9aDPxExEHSdkDGqJgPx1-53PGpXnSsJw9fFaMJ5lBNkdcM-w9srHrhn8bXXvp3488vVvoUJcF2/s200/affiche_dor_et_de_feu.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5547674669910341170" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: justify;">« De l’or, partout de l’or…Tout est recouvert d’or ! » Telle pourrait être l’exclamation, non pas de Cortés ou de Pizarro, mais du visiteur de l’exposition « D’or et de feu » visible jusqu’au 10 janvier au musée national du Moyen Age à Paris. En présentant des sculptures et panneaux de retables, des pièces d’orfèvrerie et des manuscrits enluminés, elle jette une première lumière sur l’art de la Slovaquie des années 1500, encore méconnu.<br /><br />A cette époque, la Haute Hongrie – nom que la Slovaquie conservera jusqu’en 1918, à la création de la Tchécoslovaquie – voit affluer les commerçants allemands, qui comptent tirer parti de l’exploitation de ses monts métallifères. On trouve de l’or à Kremnica, du cuivre à Banská Bystrica et de l’argent à Banská Stiavnica. La population des régions orientales augmente, notamment dans le comté de Spis et à Kosice, qui devient la deuxième ville du royaume de Hongrie après Buda, grâce à sa position stratégique sur la route reliant les Pays Baltes et la Pologne à la Hongrie.<br /><br />La Slovaquie des XVe et XVIe siècles est donc une région prospère, placée au cœur des échanges économiques et artistiques de l’Europe centrale. L’art de l’Allemagne du Sud, de Bohême et de la vallée du Danube constitue l’influence prépondérante, qui véhicule indirectement les modèles italiens. Si, comme dans d’autres régions d’Europe, la gravure est incontestablement un moyen de diffusion des formes et des idées, de nombreux tableaux et statues exécutées en Autriche, Allemagne ou plus loin encore sont visibles en Haute Hongrie où ils sont unis à des oeuvres locales pour former les retables monumentaux qui ornent les églises. Les artistes slovaques pouvaient donc étudier très aisément l’art de leurs contemporains étrangers.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifGgEili-mAWmWEz0kvA646iYSchYSCqmMxUDKXTK1jwpUVFVC_4vWCErjkbwrT9crFtD36Y_p5A-MNuvnVMLgyF3X0CxHKXExbpGys_RHmtyjsQk7Eyo0Dt2W5wXnwO9SAm4pkfqrIxaS/s1600/vierge.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 136px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifGgEili-mAWmWEz0kvA646iYSchYSCqmMxUDKXTK1jwpUVFVC_4vWCErjkbwrT9crFtD36Y_p5A-MNuvnVMLgyF3X0CxHKXExbpGys_RHmtyjsQk7Eyo0Dt2W5wXnwO9SAm4pkfqrIxaS/s200/vierge.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5547674970199212434" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">1.</span></div>De ces influences naît un art original, mêlant naturalisme des visages et mouvements des drapés, comme chez les sculptures des rois saint Etienne et Ladislas (Comté de Spis vers 1500), ou encore le gigantesque Christ en croix de Kezmarok de maître Paul de Levoca qui fait virevolter les pans du perizonium du Sauveur, annonçant sa résurrection prochaine.<br /><br />Souvent monumental – le retable de Saint-Jacques de Levoca mesure plus de 18 mètres de haut – l’art slovaque est avant tout théâtral. Au gré des fêtes religieuses, les volets des retables s’ouvraient pour laisser apparaître une humanité plus grande et plus belle, rutilante d’or et chatoyante, au teint rose et frais, dont la sainteté ne pouvait que sauter aux yeux. L’excellent état de conservation des œuvres présentées nous restitue intacte cette impression.<br /><br />L’étrange sainte Catherine d’Alexandrie du retable de Sainte Catherine de Banská Stiavnica, plus grande que nature, malgré son haut front pur et sa bouche vermeil, dissimule sous les plis puissamment creusés de sa robe un homme coiffé d’un turban qu’elle foule aux pieds. Daté du début du XVIe siècle, ce retable pourrait faire allusion aux bouleversements géopolitiques engendrés par la prise de Constantinople en 1453. Une de ses conséquences sera l’installation de la Diète à Presbourg (ancienne Bratislava) en 1536, après la défaite de Mohács sur les Ottomans. Après la prise de Budapest en 1540, La Slovaquie devient le cœur du royaume de Hongrie. L’assemblée de gouvernement y restera deux siècles.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvWwBaFAieZebawy0MI7iwmrx-7HA3acCgaJO72xFNOxJN0bgzhaRxEcUMWuS6ClboanZCCnHR9z0fP0srrnooNzicfta4L_XImKRzZ9GyUGDb62gCKVF2iK5E37yRCgQdnwq4AN95VfF0/s1600/ange.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 193px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvWwBaFAieZebawy0MI7iwmrx-7HA3acCgaJO72xFNOxJN0bgzhaRxEcUMWuS6ClboanZCCnHR9z0fP0srrnooNzicfta4L_XImKRzZ9GyUGDb62gCKVF2iK5E37yRCgQdnwq4AN95VfF0/s200/ange.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5547675349531280738" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">2.</span><br /><br /></div>L’or et l’obsession décorative sont le dénominateur commun des arts de l’époque, accentuant les correspondances entre architecture et orfèvrerie, peinture et sculpture, peinture et orfèvrerie. L’ostensoir-monstrance de Spisská Nová Ves, qui mesure plus d’un mètre de haut, évoque, avec ses trois tours munies de deux niveaux de baldaquins, une construction miniature autour de la lunule qui accueillait l’hostie. La préciosité des calices à décor filigrané ou d’émaux cloisonnés, sertis de pierres précieuses, se retrouve jusqu’à l’arrière-plan des tableaux, où le fond de brocart doré résiste à l’introduction de la perspective, géométrique comme atmosphérique (Flagellation du Christ et Résurrection du retable de la Vierge d’Okolicné, Comté de Spis, vers 1506/1509). L’or envahit même les manuscrits : chartes et antiphonaires sont parsemés de petits cercles d’or, leurs lettrines sont rehaussées de dorures.<br /><br />1. <span style="font-style: italic;">Vierge d'Annonciation</span>, vers 1480-1490, Velky Biel, église Sainte-Croix.<br />2. Détail du relief de la nativité dit de Hlohovec, 1480-1490.<br /></div>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-80544332188470375342010-10-24T13:27:00.000-07:002011-04-12T13:03:55.176-07:00Baba Bling, signes intérieurs de richesse à Singapour<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLoHTwrbBy2aTq8HkeD2S-0rjtupaA7nuH9roZ2Rsbdy0OcXlnYc8ez9A6QAu_jTTBMX9ekNz-jy_wk2Y31Yio0iNKeOPyR2k_nBnMWUakcfFhGuSaNyOBhwl2IdCk5_sckmPSsLZSzzAq/s1600/peranakan1.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 148px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLoHTwrbBy2aTq8HkeD2S-0rjtupaA7nuH9roZ2Rsbdy0OcXlnYc8ez9A6QAu_jTTBMX9ekNz-jy_wk2Y31Yio0iNKeOPyR2k_nBnMWUakcfFhGuSaNyOBhwl2IdCk5_sckmPSsLZSzzAq/s200/peranakan1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5531712728001932626" border="0" /></a>1.<br /><br />Jusqu’au 30 janvier 2011, le musée du quai Branly nous propose une plongée dans la chatoyante et luxueuse culture peranakan. Circonscrite dans l’espace et le temps, cette culture s’est déployée principalement dans trois villes malaises, Singapour, Malacca et Penang, du milieu du XIXe siècle à l’aube de la seconde guerre mondiale.<br /><br />Les peranakan - i.e. « nés ici » en malais - descendent de commerçants chinois venus s’installer dans la région du détroit de Malacca, les premiers au XIVe siècle, la majorité au XVIIe siècle. Ce n’est cependant que dans les années 1840 – 1860, quand une nouvelle vague d’immigration chinoise prend pied en Malaisie, que ces descendants des premiers migrants prennent conscience de leur différence.<br />Polyglottes, parlant chinois, malais et anglais, les peranakan ne tardent pas à devenir un soutien indispensable pour le pouvoir colonial. Alliés précieux, ils occupent des postes importants dans les entreprises britanniques, notamment de caoutchouc, commerce florissant jusqu’à la crise de 1929, laquelle mettra à mal beaucoup de fortunes peranakan.<br /><br />Très logiquement, la culture peranakan est faite d’emprunts multiples, géographiquement très divers, de la cuisine portugaise au christianisme, en passant par des coutumes indiennes (chiquer le bétel) ou chinoises, devenues parfois archaïques dans leur pays d’origine.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvWkzBKh0wjkLbxqgLJXJvpY2o3w6g99u040Jh7XC2J8fksc57a2SmlWFX-kAs2vGgoFheFwM-mZC5eg8usc-mwfN2EeTydMdFk63n2keuk2XDG1zJu1gqE_dcJ8cvl_RVpkrfQ3owjihf/s1600/fa%C3%A7ade_peranakan.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvWkzBKh0wjkLbxqgLJXJvpY2o3w6g99u040Jh7XC2J8fksc57a2SmlWFX-kAs2vGgoFheFwM-mZC5eg8usc-mwfN2EeTydMdFk63n2keuk2XDG1zJu1gqE_dcJ8cvl_RVpkrfQ3owjihf/s200/fa%C3%A7ade_peranakan.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5531712887782237858" border="0" /></a><br />2.</div>Parce que le goût du luxe de l’élite peranakan – d’où le titre de l’expo, « baba » signifiant « monsieur » en malais - s’exprimait en premier lieu à l’intérieur de leurs demeures, l’exposition a choisi de nous faire parcourir une de ces maisons, du portail d’entrée à la chambre des époux.<br /><br />Derrière leurs étroites façades aux couleurs vives, qui se parent de guirlandes de fleurs et de colonnes d’inspiration européenne, les maisons peranakan, avaient pour les plus grandes 60 mètres de long. Suivant le modèle chinois, elles distribuaient leurs pièces autour de cours intérieures. Une fois passée la porte à battants, destinée à laisser circuler l’air en journée, le visiteur ne s’aventurait pas au-delà du vestibule, où trônait la divinité tutélaire et les portraits des ancêtres. Les autres pièces du rez-de-chaussée, hall, salle à manger, cuisine, ainsi que l’étage où étaient situées les chambres, n’étaient accessibles qu’aux familiers.<br /><br />Sensibles aux qualités techniques de la photographie, les peranakan l’adoptent avec enthousiasme. Ce sont des clichés les représentant en habits de jeunes mariés qui sont accrochés dans la maison à leur mort, une fois qu’ils accèdent au statut d’ancêtres, capables d’attirer la prospérité sur le foyer s’ils sont correctement honorés. Ces portraits n’étaient pas visibles de leur vivant.<br />L’autel des ancêtres, contenant des tablettes commémorant chaque ancêtre, est placé dans le hall. Aux anniversaires de leur naissance et de leur mort et lors des solstices, ils sont invités par la famille à participer à un repas copieux, qui autorise leurs descendants à leur poser une question. La réponse est communiquée par la position de deux pierres divinatoires – paks puay - jetées en l’air. Des trois combinaisons possibles, une seule donne une réponse favorable. Si les deux pierres retombent face vers le ciel, les ancêtres rient et ne veulent pas être dérangés, aux vivants de se débrouiller comme ils peuvent. Pour être morts, les ancêtres peranakan n’en ont pas une vie moins bien remplie !<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnSPrIHD9Pv75vChibTSoYywFAJvgTRfBx6tQK9-oaGNuk-LTm7NYvi19tnJYaeZKHMLST73V0pSz0qqPbe69Ae4ZN2D-uCObO6x7gwGg8J35nHH9zbkc37zDlLMW5yYKSpwuxuRQYjX4i/s1600/th%C3%A9i%C3%A8re_peranakan.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnSPrIHD9Pv75vChibTSoYywFAJvgTRfBx6tQK9-oaGNuk-LTm7NYvi19tnJYaeZKHMLST73V0pSz0qqPbe69Ae4ZN2D-uCObO6x7gwGg8J35nHH9zbkc37zDlLMW5yYKSpwuxuRQYjX4i/s200/th%C3%A9i%C3%A8re_peranakan.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5531713179810937122" border="0" /></a>3.<br />La culture peranakan semble avoir absorbé tout ce qui se trouvait à sa portée, jusqu’à reprendre le motif de Betty Boop ou de Mickey Mouse pour décorer de charmantes pantoufles perlées. Le culte des ancêtres, hérité du confucianisme chinois, fait bon ménage avec l’adoption de costumes occidentaux. Côté ameublement, les peranakan affectionnent le mobilier « brun et or » de tradition chinoise, qu’ils mêlent à des pièces malaises en palissandre incrusté de nacre mais aussi à des chaises en rotin d’inspiration victorienne, rapportées d’Inde par les Anglais. Même syncrétisme dans leur cuisine, particulièrement réputée, et point de départ de la redécouverte de la culture peranakan dans les années 1970. Aux saveurs malaises, chinoises et indiennes s’ajoutent des ragoûts de porc et de bœuf et des pâtisseries très sucrées héritées des Portugais. Les ingrédients s’adaptent cependant aux latitudes : le lait est remplacé par du lait de coco, et associé à la farine de riz et au sucre de palme.<br /><br />Même vide, cette vaisselle est un régal pour les yeux. Rose, jaune, vert citron, ornée de pivoines, symbole de richesse en Chine, et de grues ou de phénix, sensé n’apparaître qu’en période de paix et de prospérité, elle est extrêmement luxueuse. Fabriquée en Chine selon les goûts peranakan, elle est encore parée, au niveau des anses des théières, de taotie, masque animal qui ornait les vases funéraires chinois il y a 5000 ans.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3aZrBG4tKKC5hR8Qt8DNDmjNlbVIOJui7xp4tCyei4EImdLS22sfEX1m6oggLSuKWGBthhyiN64Kmsl1bEQtaw8JMQ3GB_WroME9AGjWQrAkE-A1ky7_8Rr_q9A4q4mgGNwhf6pYvDl9x/s1600/peranakan2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 134px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3aZrBG4tKKC5hR8Qt8DNDmjNlbVIOJui7xp4tCyei4EImdLS22sfEX1m6oggLSuKWGBthhyiN64Kmsl1bEQtaw8JMQ3GB_WroME9AGjWQrAkE-A1ky7_8Rr_q9A4q4mgGNwhf6pYvDl9x/s200/peranakan2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5531713420202850946" border="0" /></a><br />4.</div>Savoir cuisiner et broder étaient deux qualités majeures chez une jeune fille peranakan. Les belles-mères potentielles venaient leur rendre visite dans la cuisine d’où elles ne sortaient guère. Mais il fallait encore que le thème astral de la jeune fille soit compatible à celui de son futur époux pour que le mariage puisse être célébré…La cérémonie était alors fastueuse et durait douze jours durant lesquels les mariés, parés de riches vêtements évoquant la Chine - motif de dragon pour l’époux « baba », de phénix pour l’épouse « nonya », figuré par une capeline symbolisant des plumes - servaient le thé aux ancêtres et à leurs parents, si souvent qu’ils portaient des genouillères brodées par la mariée pour protéger leurs articulations !<br /><br />La culture peranakan fait également la part belle aux superstitions qui rendent indispensables luxueuses amulettes, pendeloques et broches serties de diamants pour éloigner le mauvais œil…Dans la chambre à coucher comme dans le vestibule, on dispose du bétel, symbole d’hospitalité, de pureté et de fécondité.<br /><br />Des taotie à Betty Boop, la culture peranakan semble avoir incorporé dans son creuset tout ce qui passait à sa portée, preuve s'il en est que globalisation ne rime pas forcément avec dévastation et standardisation. Souhaitons-lui une longue seconde vie !<br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">1. Porcelaine peranakan, dessin de Lorenzo.</span><br /><span style="font-style: italic;">2. Photo de la reproduction d'une façade de maison peranakan.</span><br /><span style="font-style: italic;">3. Théière pernakan.</span><br /><span style="font-style: italic;">4. Capeline de la mariée, évoquant les plumes du phénix.</span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-64490383750474920362010-08-26T10:33:00.000-07:002011-04-12T13:04:26.926-07:00Méroé, un royaume sous le sable (2/2)Nous sommes paradoxalement mieux renseignés sur les périodes de Kerma et de Napata que sur celle de Méroé, les hiéroglyphes égyptiens étant alors abandonnés au profit d’une écriture autochtone phonétique, présentant deux formes, hiéroglyphique et cursive. Bien que déchiffrée au début du XXe siècle, cette écriture n’a pas encore été traduite. Nous pouvons lire les phrases, mais leur sens nous échappe, le méroïtique ayant disparu au cours du IVe ou Ve siècle sans laisser de descendance. L’étude des langues parlées de nos jours au Soudan et au Tchad permet toutefois de réaliser des progrès non négligeables.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWcJORyO9oeacbv_xhmgQxKh-xCUf9iA1_H7VWVPVdjLvdXI6LmCCSXMMUPTsQP_fbRZ-qXZstiL4mNyNP7KTnx-hE4G8Ru4l08jCUhyphenhyphen-QeX5zVqPgsJU9s2Fp6_oBGxNiGU65-RYXh1KS/s1600/meroe1.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 101px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWcJORyO9oeacbv_xhmgQxKh-xCUf9iA1_H7VWVPVdjLvdXI6LmCCSXMMUPTsQP_fbRZ-qXZstiL4mNyNP7KTnx-hE4G8Ru4l08jCUhyphenhyphen-QeX5zVqPgsJU9s2Fp6_oBGxNiGU65-RYXh1KS/s200/meroe1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5509774363430637938" border="0" /></a><br />1.</div><br />Stratégiquement placés le long du Nil, les royaumes kouchites successifs ont bénéficié des échanges avec l’Egypte puis avec la Grèce hellénistique et l’Empire romain. Plusieurs chefs-d’œuvre découverts lors de fouilles en témoignent : lampe à huile avec centaure sur l’anse, flacon en forme de tête de chérubin, statue porte-flambeau de Dionysos…Cadeaux diplomatiques, taxes douanières ou butin de guerre, ils enrichissent et influencent l’art méroïtique comme en témoigne la statue d’un roi archer en bronze recouvert de feuilles d’or, d’une stylisation raffinée et pleine de vie. L’art méroïte fait cependant le tri dans les influences qui lui parviennent. Une céramique très épurée, à motifs blancs sur patine noire, se maintient tout au long de la période à côté d’une céramique plus sophistiquée, influencée par le monde hellénisé (polychromie, rinceaux de vigne…) y compris chez les classes les plus aisées. De même en matière religieuse. Si Dionysos semble avoir retenu l’attention des souverains, comme, peut-être, Zeus Hélios, il semble qu’il faille l’attribuer à des similitudes avec des cultes déjà installés (respectivement Isis/Osiris et le dieu autochtone Masa) plutôt qu’à un attrait pour les nouveautés religieuses.<br /><br />Au sommet du panthéon méroïte figurent Amon, dieu dynastique d’origine égyptienne, dont le nom se retrouve chez celui de nombreux souverains, et Apedemak, dieu-lion autochtone luttant contre les forces du Chaos. La relation entre le roi et Apedemak est étroite, la mission du monarque étant de sauvegarder l’intégrité de son territoire, condition primordiale à la prospérité du royaume. De dieu guerrier terrassant des nuées d’ennemis, Apedemak passe ainsi à son second rôle, celui de dieu nourricier. Des statues de lion ont été retrouvées aux abords des bassins aménagés pour collecter les eaux pluviales, assurant une double fonction de protection et de fertilité. Cet aspect permet de mieux comprendre les nombreuses scènes de triomphe et de massacre de prisonniers enchaînés, dévorés par des vautours, des lions ou encore transpercés de pieux, hampe pour l’étendard d’Apedemak. Symboliques et magiques, ces scènes visent à exalter et renforcer la puissance du dieu et du roi son serviteur, et non à illustrer des faits réels.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGJ9lkgR5AAMmdL9vpz1moTjHuqid2IVi51jJCbB7CHpXpViyJZG3Sg00Pa_pcM7VTc3g_lpohGFGsLwNJQjHBD0-9jHrsY-nne7jVR7sYPtyp8VOf4C3RkB0hMmgnXwgcl7-e7q7QUYkm/s1600/meroe3.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 132px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGJ9lkgR5AAMmdL9vpz1moTjHuqid2IVi51jJCbB7CHpXpViyJZG3Sg00Pa_pcM7VTc3g_lpohGFGsLwNJQjHBD0-9jHrsY-nne7jVR7sYPtyp8VOf4C3RkB0hMmgnXwgcl7-e7q7QUYkm/s200/meroe3.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5509774681742230530" border="0" /></a>2.<br />Dieux nubiens et égyptiens plus ou moins réinterprétés semblent avoir formé à Méroé un ensemble homogène et original, qui conserve une bonne part de son mystère. Parmi eux la déesse Isis jouit d’une grande importance. La proximité du sanctuaire de Philae, à la frontière de la Basse-Nubie, a familiarisé très tôt les kouchites avec le culte de la « Grande Magicienne » considérée comme la mère symbolique du roi, représentant d’Horus sur terre. A l’instar d’Apedemak, Isis apparaît comme une pourvoyeuse de vie, pouvoir qui s’étend par-delà de la mort, en référence à son époux Osiris, qu’elle ramèna temporairement à la vie. La déesse apparaît en bas-relief sur les parois des chapelles funéraires des rois et de l’élite. Par glissement, le couple Isis/Osiris est associé, comme en Egypte, au phénomène de crue et décrue du Nil, qui en Nubie aussi permettait, conjugué à une courte saison des pluies, de pratiquer l’agriculture. Les eaux du Nil sont ainsi parfois présentes en contexte funéraire : les méroïtes les plus modestes se font enterrer avec une jarre de l’eau du Nil, disposée près de la tête du mort.<br />Les élites locales et la famille royale faisaient quant à elles édifier des pyramides précédées d’une chapelle permettant de réaliser des libations en l’honneur du défunt. La chambre funéraire se situait à l’aplomb de la pyramide, plusieurs mètres en dessous, creusée dans la roche. Comme en Egypte, le corps reposait dans un sarcophage. Avec l’affaiblissement progressif de l’empire de Méroé à partir du IIIe siècle, des pratiques anciennes comme le tumulus et la position recroquevillée du corps, genoux ramenés vers le menton, réapparaîtront.<br /><br />Au début de notre ère, la voie nilotique perd peu à peu de son importance au profit de la mer Rouge, entraînant l’affaiblissement de Méroé au profit du royaume abyssin d’Axoum qui contrôle cette zone. Les tribus nomades noba et nobades finissent par envahir Méroé, tout en préservant l’apparence de certains rites. On adore encore sporadiquement Amon à la fin du IVe siècle, alors que l’empereur Théodose proclame le christianisme religion officielle de l’Empire romain en 380 puis interdit les cultes païens en 392. Ainsi s’achève la seconde vie, africaine, des dieux et rites égyptiens, au-delà de la première cataracte du Nil. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’essor de l’archéologie leur en offre une troisième.<br /><br /><br /><span style="font-style: italic;">L'exposition "Méroé, un empire sur le Nil" se tient jusqu'au 6 septembre 2010 au musée du Louvre ( aile Richelieu).</span><br /><br />Pour en savoir plus :<br /><span style="font-style: italic;">Méroé, un empire sur le Nil</span> , catalogue de l’exposition sous la direction de Michel Baud, Musée du Louvre Editions, 2010.<br />Le dossier thématique consacré à l’exposition sur le site du musée du Louvre.<br /><br /><br />Photographies issues de <span style="font-style: italic;">Connaissance des Arts</span> n°681 :<br />1. Temple d'Apedemak (à gauche) et "kiosque romain" à Naga, Ier siècle.<br />2. Temple d'Apedemak à Moussawarat es-Soufra, défilé des dieux sur le mur extérieur, IIIe siècle av. J.-C.Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-71652948935249324762010-08-25T13:11:00.000-07:002011-04-12T13:02:38.760-07:00Méroé, un royaume sous le sable<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRbfXPetv-eFsjeWgnkdBCYidLamcu9lcZAF89TXAy8849IKHUXHlbg8WzuCy6ZeI0WDlR6H69yurIlPwB7RyDEpCi197cNlai7c6-CCmFcVRA7jh5dWqhe98FImpv-KKWrAH8yy4KBe8Q/s1600/meroe4.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 131px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRbfXPetv-eFsjeWgnkdBCYidLamcu9lcZAF89TXAy8849IKHUXHlbg8WzuCy6ZeI0WDlR6H69yurIlPwB7RyDEpCi197cNlai7c6-CCmFcVRA7jh5dWqhe98FImpv-KKWrAH8yy4KBe8Q/s200/meroe4.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5509443188941007154" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">1.</span><br />Ce qu’il reste de Méroé, c’est ce nom grec, transcription approximative mais euphonique du Medewe méroïte, qui désigne un territoire mouvant selon que l’on parle de la cité royale, du territoire qui l’entourait – la fameuse « île de Méroé », entre le Nil blanc, l’Atbara et le Nil bleu – ou du royaume dont elle était le centre, du IIIe siècle avant J.-C. au IVe siècle de notre ère.<br /><br />C’est ce nom qui, roulant dans ses sonorités un écho d’images exotiques et merveilleuses, de candace borgne tenant tête à l’empereur Auguste, du dieu-lion guerrier Apedemak, de pyramides farouches, aux sommets piquants comme des aiguilles, de cités cachées entre les méandres du Nil, parmi les rochers des cataractes, c’est ce nom donné par l’ennemi qui a préservé Méroé de l’oubli, alors que sur les cartes son nom s’effaçait, que la langue et son écriture disparaissaient, que les routes qui y menaient se perdaient dans le désert ou parmi les acacias.<br /><br />Un nom qui sent la steppe et les bêtes sauvages, l’or, l’ébène et l’ivoire, et plus obsédant encore, les sources du fleuve roi, dispensateur de vie. Comme si découvrir les sources du Nil permettrait de percer un quelconque secret, plusieurs explorateurs en ont remonté le cours, entre herbes vertes et sable jaune, de massifs granitiques en larges vallées fertiles. Chemin faisant, ils ont aperçu à l’horizon le profil aigu des pyramides de Méroé, de ses nécropoles sud et nord. Le premier à s’arrêter, à marcher dans ce mirage et donc à découvrir Méroé, fut Frédéric Caillaud le 25 avril 1822 : « Qu’on se peigne la joie que j’éprouvai en découvrant les sommets d’une foule de pyramides, dont les rayons du soleil, peu élevé encore sur l’horizon, doraient majestueusement les cimes ! Jamais, non jamais, jour plus heureux n’avait lui pour moi ! »<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfRRoAmVKasWrWaK5ydNAbZGfGkoih0dnQNBKt-7pkFPj20byg7VYk1zUrpvquJIE6qT4sa-ZThfWCzWd8YjZNL61b4ciiKU2daVlbKNWV2nQXC5tiSOS0252D6BiMtypwkEKFKalqE5mC/s1600/mereo2.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 131px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfRRoAmVKasWrWaK5ydNAbZGfGkoih0dnQNBKt-7pkFPj20byg7VYk1zUrpvquJIE6qT4sa-ZThfWCzWd8YjZNL61b4ciiKU2daVlbKNWV2nQXC5tiSOS0252D6BiMtypwkEKFKalqE5mC/s200/mereo2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5509443636970859186" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">2.</span></div>Mais le royaume de Méroé est aussi le dernier chapitre d’une histoire en trois temps, qui court sur plus de trois mille ans. Au début du troisième millénaire, les sources égyptiennes mentionnent un pays de Yam, centré autour de la ville de Kerma, en amont de la troisième cataracte. L’Egypte le combat ensuite au deuxième millénaire sous le nom de pays de Kouch. Les échanges commerciaux et culturels ne s’en poursuivent pas moins, et s’intensifient même au premier millénaire, quand l’Egypte conquiert le territoire nubien jusqu’à la troisième cataracte. Ce phénomène d’acculturation permet aux rois kouchites de revenir sur le devant de la scène au VIIIe siècle avant notre ère : la XXVe dynastie (747-v.656 av. J.-C.), dite des pharaons noirs, se compose de six rois nubiens qui règnent conjointement sur l’Egypte et la Nubie, comme symbolisé fièrement par le double uræus figurant à l’avant de leur coiffe-bonnet. Piânkhy et ses successeurs entendent rétablir l’orthodoxie religieuse et les traditions égyptiennes. Ils introduisent ainsi les pyramides dans les nécropoles nubiennes, ou le tumulus prédominait jusqu’alors. Le culte à Amon revêt dès cette époque une grande importance, qui ne se démentira pas à l’époque méroïtique. Il semblerait qu’Amon sous sa forme criocéphale ait pu être assimilé à un dieu-bélier kouchite, adoré dès la période de Kerma.<br /><br />Le royaume de Napata (VIIe-IVe siècle avant J.-C.) qui succède à la XXVe dynastie, fait figure d’ancêtre direct du royaume de Méroé. Une des hypothèses avancées pour expliquer le déplacement du centre de gravité du royaume vers le sud est la campagne militaire du pharaon Psammétique II en - 591. Il semble avoir atteint et détruit Napata, tandis que Méroé, moins vulnérable, devenait un refuge. Quoiqu’il en soit, on fait traditionnellement débuter la période méroïtique vers 270 avant J.-C., quand Arkamani Ier fait de Méroé, alors ville provinciale au nord de la sixième cataracte, la nouvelle nécropole royale, peut-être à la suite d’un changement de dynastie. La ville de Napata conserve une grande importance religieuse, tandis que de nouveaux centres émergent. Dès la fin du IIIe avant notre ère, Arnekhamani édifie un temple à Apedemak à Moussawarat es-Soufra, au sud de Méroé. Au Ier siècle après J.-C., le roi Natakamani et la candace Amanitore font construire des temples à Amon et Apedemak à Naga, à Isis à Ouad ben Naga et restaurent les temples d’Amon à Méroé et au Djebel Barkal, cette dernière étant une nécropole royale depuis la XXVe dynastie.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Suite et fin de l'article demain !</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">Photographies issues de <span style="font-style: italic;">Connaissance des Arts </span>n°681 :<br />1. Nécropole nord de Méroé.<br />2. Moussawarat es-Soufra, temple dédié au dieu-lion Apedemak (v. 200-150 av. J.-C.), relief représentant Apedemak donnant le sceptre royal au roi Arnekhamani.</span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-80538549451715921212010-08-05T12:57:00.000-07:002010-08-05T13:31:14.008-07:00Les Lalanne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF600QPiYyzIr6g_N4hucfO4xGB9vJMZNWehPDIirDDV4b3aqe3tp3_lRzSUifJ5qhxJywUbjY9kysRq4NvEzJbfbEoXidb5VHbF-EtOhq7DiG-jx3eKrEEV8KFh0yd6cwzb7ux-SkBkJ1/s1600/lalanne-chat.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 200px; height: 134px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF600QPiYyzIr6g_N4hucfO4xGB9vJMZNWehPDIirDDV4b3aqe3tp3_lRzSUifJ5qhxJywUbjY9kysRq4NvEzJbfbEoXidb5VHbF-EtOhq7DiG-jx3eKrEEV8KFh0yd6cwzb7ux-SkBkJ1/s200/lalanne-chat.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5502017905176986866" border="0" /></a>1.<br /><br /><div style="text-align: justify;">Le musée des Arts décoratifs de Paris a récemment consacré une exposition à Claude et François-Xavier Lalanne, sculpteurs de la chimère et du monde vivant, encore trop peu connus.<br />Les Lalanne ont commencé par un grand coup, vingt-quatre Moutons de laine présentés comme pouvant faire office de sièges au Salon de la jeune peinture en 1966. Plusieurs caractéristiques majeures de l’art de François-Xavier Lalanne s’y trouvent réunies : son penchant pour les sujets animaliers, la composante fonctionnelle de ses sculptures, l’humour qui provoque le rire, par exemple à la vue d’un appartement envahi par un troupeau de moutons. Intitulé Pour Polyphème, ces sympathiques brebis ne sont pas de simples herbivores. En lieu et place des compagnons d’Ulysse, elles cachent sous leur ventre le sourire et le jeu qui s’immiscent l’air de rien dans la sculpture contemporaine.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbsIHgP-9KC_nmsBiKpvr1gl8HjP1aTspNH-cQYxopQKGEs2gl6m4KW3Q7wrRaUZaHrl04SraLE0KKt8dTZqiL2ByxyPOffjsn94PSqeKhjAu04wPOJVkB3aWMr855OK7cGhyphenhyphenLD_6znPpX/s1600/lalanne-rhino.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 128px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbsIHgP-9KC_nmsBiKpvr1gl8HjP1aTspNH-cQYxopQKGEs2gl6m4KW3Q7wrRaUZaHrl04SraLE0KKt8dTZqiL2ByxyPOffjsn94PSqeKhjAu04wPOJVkB3aWMr855OK7cGhyphenhyphenLD_6znPpX/s200/lalanne-rhino.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5502018375749537346" border="0" /></a>2.</div>Si François-Xavier Lalanne s’amuse à inventer une fonction à ses sculptures – Gorille de sûreté, c’est-à-dire coffre-fort, Babouin cheminée, Oiseau chaise à bascule, Hippopotame baignoire, Mouche toilette – ce sont des possibilités d’utilisation qui servent la forme sans prendre le pas sur elle. Ce supplément de fonctionnalité désacralise l’œuvre, la rend familière, nous autorise à la toucher pour y déposer des objets précieux, nous y asseoir ou prendre un bain. Descendue de son piédestal, l’œuvre d’art ne se résume pourtant pas à sa fonction. Les Lalanne se définissent comme des sculpteurs. Ils fabriquent de beaux objets éventuellement utiles ou parfaitement superflus, loin du travail des designers qui prennent comme point de départ les objets du quotidien. Les fonctions dont sont parées leurs œuvres ont le pétillant du trait d’esprit qui les a fait naître. Jeux de mots et associations d’idées abondent, sans être ni systématiques ni immédiats. Pourquoi un Rhinocrétaire – Rhinocéros secrétaire – ou un Rhinocéros canapé ? Les volumes de cette bête fabuleuse, qui semble constituée de pièces d’armures, ont stimulé l’imagination de François-Xavier Lalanne, comme jadis celle des miniaturistes moghols qui recomposaient un animal par l’association des volumes de multiples autres.<br /><br />Les Lalanne posent sur l’art des époques antérieures un regard curieux, rêveur et sans préjugés. Certains hybrides de François-Xavier, comme le Grand Chat polymorphe, le Lapin à vent ou le Minotaure, par leurs volumes épurés, leur monstruosité contrôlée, évoquent la statuaire de la Grèce archaïque ou de l’époque romane. Il y ajoute une fonction aussi fantaisiste que véritable, propre à séduire les enfants et tous les adeptes d’un monde onirique où l’on se baigne dans un hippopotame, dort dans un lit oiseau et boit un verre accoudé à un bar sauterelle.<br /><br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizJgZASLIYM2Xb3kDBIA-fPMVbQlTNjKYFUVJqAQsb8jvPilwQ6bZOikvs8PntmwwHrB0QaTa1YD5J9guavilQ4sk06qDnjtzYNsqYGkctYzpP476eEKqNT8m9URiCLekzdWrzSVlCx7TM/s1600/lalanne-minotaure.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 135px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizJgZASLIYM2Xb3kDBIA-fPMVbQlTNjKYFUVJqAQsb8jvPilwQ6bZOikvs8PntmwwHrB0QaTa1YD5J9guavilQ4sk06qDnjtzYNsqYGkctYzpP476eEKqNT8m9URiCLekzdWrzSVlCx7TM/s200/lalanne-minotaure.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5502018617306803362" border="0" /></a>3.</div>Cette nouveauté familière, ce charme que dégagent les pièces des Lalanne, n’est pas uniquement dû à cette heureuse et libre inspiration de l’art des périodes précédentes, ni à cette drôlerie qui fait immédiatement accepter au public qu’une sauterelle d’un mètre de long ou un chat ailé muni de sabots puissent être un bar. Le monde enjoué et fantaisiste des Lalanne, fenêtre sur l’âme de ses créateurs, fascine également par l’inquiétante étrangeté qui le traverse, le sous-tend. Le Lit cocodoll, sous son gracieux dais de tissu blanc orné d’une tête d’oiseau, repose sur de puissantes pattes pourvues de griffes. Le Lapin à vent au corps de taureau, le Chat polymorphe aux mamelles de truie semblent être le fruit d’improbables et hasardeux croisements, échappés de l’île du docteur Moreau. Chimères pétrifiées, les statues de François-Xavier Lalanne gardent leur secret, comme des objets dont le sens aurait été perdu.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSg1Fr_JAU9lqgAVrpDu6xjMEcTtTb-lJr8gmXBmM3EajpShtLVb9p5OSoLR8WRSU-Ac4xhvvRHBrOAGyv1WPc52i6jv2JrWb5O13AWgpZwrwuimE5sWRB22F7iRrs4q2DXlV_f9dpYV7R/s1600/lalanne-collier.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 136px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSg1Fr_JAU9lqgAVrpDu6xjMEcTtTb-lJr8gmXBmM3EajpShtLVb9p5OSoLR8WRSU-Ac4xhvvRHBrOAGyv1WPc52i6jv2JrWb5O13AWgpZwrwuimE5sWRB22F7iRrs4q2DXlV_f9dpYV7R/s200/lalanne-collier.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5502023806263722258" border="0" /></a>4.<br />Ce caractère mystérieux et énigmatique est tout aussi présent dans les œuvres de Claude Lalanne. Procédant par galvanoplastie d’éléments végétaux ou animaux et de moulages du corps humain, son art semble dériver de pratiques secrètes et magiques comme l’alchimie ou l’embaumement. Elle assemble ensuite ces fragments hétéroclites, les rapproche sans a priori pour étudier les correspondances formelles, les accords nouveaux qui naissent de leur juxtaposition. La nature, devenue métal à l’issue d’une immersion prolongée dans des bains d’ions métalliques parcourus par un courant électrique, conserve pourtant sa fraîcheur, comme si la sève et la vie coulaient toujours. Les Portes du jardin, brindilles de cuivre qui semblent garder le royaume des fées, les chaises Hosta, les bancs de branchages, ne sont fragiles qu’en apparence. Ils soutiennent le poids du visiteur, ne s’affaissent ni ne se fanent avec le temps.<br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVV4VKXPj9YvTGzYKHoim1XVZRDrJ6mYxw7iKXBSjPJVX1xYFL4XBcgMYshKMkWQJEn_algYztqgQSRCwnpZT-5kQPmCBRdOZE27EYdtP2pbNHOdSzLyJJPLQSH9sz7ImrPqnuXXyTnkJd/s1600/lalanne-chaise.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 155px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVV4VKXPj9YvTGzYKHoim1XVZRDrJ6mYxw7iKXBSjPJVX1xYFL4XBcgMYshKMkWQJEn_algYztqgQSRCwnpZT-5kQPmCBRdOZE27EYdtP2pbNHOdSzLyJJPLQSH9sz7ImrPqnuXXyTnkJd/s200/lalanne-chaise.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5502023235123221570" border="0" /></a><br />5.</div><br />La parenté avec les souples lignes végétales de l’Art nouveau ou les boiseries chantournées du XVIIIe siècle est sensible, de même que l’influence du surréalisme dans certaines associations audacieuses : Collier-bouche, Choupatte monté sur des pattes de poule, Pain-pieds prêt à s’enfuir grâce à ses pieds d’enfants…La réunion de ces caractéristiques, jointe à la vérité botanique et anatomique des éléments, est, elle, nouvelle.<br />L’élégance préside à la création des pièces de Claude Lalanne, tour à tour facétieuse – un Choupatte, est-ce bien sérieux ? – ou inquiétante, comme cette Main-fenouil ou ces Doigts, moules à quenelles en forme de doigts d’enfants, conçus à l’occasion du Dîner cannibale organisé par Daniel Spoerri dans sa galerie Eat-Art en 1970…Difficile de dire si les enchantements du palais de Dame Claude, chandelles et miroirs soutenus par des plantes aquatiques, feuilles de gingko biloba gigantesques servant de bancs, ne sont que d’inoffensives féeries, apprivoisées par Yves Saint-Laurent pour son appartement rue de Babylone, ou bien si le visiteur imprudent pourrait se retrouver affublé d’un chou en guise de visage, comme L’Homme à tête de chou, acquis par un certain Serge Gainsbourg.<br /><br /><span style="font-style: italic;">Photos issues de Connaissance des Arts n°681 :</span><br /><span style="font-size:85%;">1. F -X Lalanne, <span style="font-style: italic;">Grand Chat polymorphe, </span>1998, bronze, coll. de Peter Marino, Southampton, New York.<br />2. F-X Lalanne, <span style="font-style: italic;">Rhinocéros II</span>, 1967, laiton poli, bois, queue en cuir, armature en acier.<br />3. </span><span style="font-size:85%;">F-X Lalanne, <span style="font-style: italic;">Minotaure</span>, 1999, bronze, </span><span style="font-size:85%;">coll. de Peter Marino, Southampton, New York.<br />4. C. Lalanne, collier <span style="font-style: italic;">Soleil</span>, vers 1970, bronze doré et laiton.<br />5. </span><span style="font-size:85%;">C. Lalanne, chaise <span style="font-style: italic;">Gingko, </span>2001, bronze<span style="font-style: italic;">. </span></span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Pour en savoir plus :</span><br />Daniel Abadie, <span style="font-style: italic;">Lalanne(s)</span>, éd. Flammarion, 2008.<br /><br /><span style="font-size:85%;"><br /></span></div>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1936872719836782160.post-83280398946361070942010-07-15T13:26:00.000-07:002010-07-15T13:47:11.128-07:00Grèce classique et hellénistique au Louvre : nouveau parcours autour de la Vénus de Milo<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6gu-P5tE6gzckBIKNknYPyLXlq3rFGbuLtw8n6K2zpRjJz99GXE9yvDHz0qJm1Hwzu7S8eJPnsLg0jAx3JXaJMvu-oSNujGl0QCysfIGyosCCysHbfui8sZXnjbyKuPx8rWoX1pxEUeU-/s1600/milo2.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 130px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6gu-P5tE6gzckBIKNknYPyLXlq3rFGbuLtw8n6K2zpRjJz99GXE9yvDHz0qJm1Hwzu7S8eJPnsLg0jAx3JXaJMvu-oSNujGl0QCysfIGyosCCysHbfui8sZXnjbyKuPx8rWoX1pxEUeU-/s200/milo2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494232871651297074" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">1.</span><br /><br />Depuis quelques jours, la statue d’Aphrodite découverte en 1820 par un paysan sur l’île de Mélos, dans les Cyclades, et devenue célèbre sous le nom de Vénus de Milo, trône de nouveau dans l’angle sud-ouest de la cour carrée du Louvre (aile Sully). Elle retrouve ainsi l’emplacement qui fut le sien de 1824 à 1848, quand elle devint l’une des pièces phares du département des antiques. Par son classicisme serein teinté de douceur et de sensualité, elle réussit à faire oublier la perte des antiques glanés par Napoléon dans toute l’Europe, tout particulièrement en Italie, qui retrouvait l’emblématique groupe hellénistique du Laocoon.<br /><br />La salle a été laissée quasiment vide, habillée uniquement du chaud marbre rouge de Percier et Fontaine qui fait ressortir la blancheur du marbre de la Vénus, afin d’accueillir convenablement le flot des 6 millions de visiteurs qui viennent la contempler chaque année.<br /><br />Le réagencement des salles vise bien sûr à faciliter la circulation dans cette partie du musée, contemporaine des derniers Valois, mais également à expliquer l’art grec au public qui afflue en nombre dans ces espaces. Pour ce faire, les deux galeries sud et nord qui débouchent sur la Vénus de Milo accueillent l’une un parcours thématique, la seconde un parcours géographique, de la Macédoine à l’Egypte.<br /><div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsP8fKLRiVkZFKk4uF99SHdcL0UFfgYEUdI7aFsTHAY7vISRHXObLFLjSMxNQYK4fWjNEUMPOFzPKHfm7FnnFKWidRcq3dY6CA0nvcm4hFyu7aKcm_3T5orOomva2SDKM5fKBjBe3sIwtN/s1600/cnide.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 135px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsP8fKLRiVkZFKk4uF99SHdcL0UFfgYEUdI7aFsTHAY7vISRHXObLFLjSMxNQYK4fWjNEUMPOFzPKHfm7FnnFKWidRcq3dY6CA0nvcm4hFyu7aKcm_3T5orOomva2SDKM5fKBjBe3sIwtN/s200/cnide.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494233145229536082" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">2.</span></div><br />La galerie thématique évoque notamment, à travers des copies romaines, les œuvres de Lysippe (actif entre 370 et 300 avant J.-C.), portraitiste d’Alexandre le Grand, et de Praxitèle (actif entre 370 et 330 avant J.-C.), rendu célèbre par sa Vénus de Cnide, premier nu féminin de l’art grec, ainsi que par son Apollon sauroctone. Les copies de ces deux œuvres laissent entrevoir la douceur du modelé, la musculature estompée et la grâce des attitudes des originaux. Ces mêmes caractéristiques sont présentes chez la Vénus de Milo, probablement sculptée vers 120 avant J.-C.<br />Lui faisant face à l’autre bout de la galerie sud, la monumentale Pallas de Velletri oppose l’esthétique de la statue complète, miraculée ou restaurée à l’époque moderne, à l’esthétique du fragment qui s’imposa progressivement avec la Vénus de Milo, dont on renonça après d’âpres débats à reconstituer les bras, faute de connaître avec certitude leur position. La Vénus pourrait d’ailleurs être une Amphitrite, la femme de Poséidon étant vénérée à Milo. Des fouilles ou découvertes futures apporteront peut-être des éléments de réponse…<br /><br />La galerie nord déroule quant à elle un panorama de l’art grec du IVe siècle avant J.-C. à la bataille d’Actium (31 avant J.-C.), qui marque la chute du royaume des Lagides, dernier royaume grec descendant d’Alexandre. De la Macédoine à la Cyrénaïque (actuelle Libye) en passant par la Turquie, sans oublier Athènes et l’Italie du Sud, les cinq salles de la galerie nord mettent en avant les particularités de chaque zone géographique tout en rendant visibles les similitudes d’un monde grec devenu très vaste à l’époque hellénistique, unifié sous le joug d’Alexandre le Grand d’abord, dominé par l’empire romain ensuite.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaiy8p9fox4K16KpKnDU_9LpHx5NF6AFbCBa5E2tjG3VhJfPGSkQOCfFpGbPWfFIUqz1UANZLx2Ee7z6JuMyZ17ccn9-0SK1I4vS1FDeYjmdzAtk9Biak7idXXKAOFJ97KUa3gR2u7ARgF/s1600/canosa.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 119px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaiy8p9fox4K16KpKnDU_9LpHx5NF6AFbCBa5E2tjG3VhJfPGSkQOCfFpGbPWfFIUqz1UANZLx2Ee7z6JuMyZ17ccn9-0SK1I4vS1FDeYjmdzAtk9Biak7idXXKAOFJ97KUa3gR2u7ARgF/s200/canosa.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494233502134206034" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">3.</span><br /><br />Le monde grec se nourrit des cultures autochtones, comme le montre l’exubérance de la céramique de Canosa (Apulie), dont les oenochoés s’ornent de protomes de centaures et de têtes de femmes. Tout aussi riche, le diadème découvert dans une tombe d’Italie du sud s’orne d’un décor végétal proliférant où s’entremêlent émail et perles de verre, dans un style influencé par l’orfèvrerie de la Macédoine. La patrie d’Alexandre le Grand est notamment représentée par des portes de tombes sculptées en marbre, possédant des gonds et un heurtoir en bronze. Afin de pousser l’illusion à son comble, ces dernières demeures vont jusqu’à posséder des lits peints imitant l’alliance de l’ivoire, de l’or et du verre du mobilier réel.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMlc2BcdnjkiY9rUhxapm4LK4Oy7k8yR33DiWvTw7cnsiNnAMO-je5J8XNLPXR8JVsfgM3iVNMhsymlY2MK9YZtDJzxy84QuUSIfLm8jxNhsctpzDywTzjtXfsu3sRnmfLHwntAXYnhq9c/s1600/diademe.jpg"><img style="float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px; cursor: pointer; width: 200px; height: 108px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMlc2BcdnjkiY9rUhxapm4LK4Oy7k8yR33DiWvTw7cnsiNnAMO-je5J8XNLPXR8JVsfgM3iVNMhsymlY2MK9YZtDJzxy84QuUSIfLm8jxNhsctpzDywTzjtXfsu3sRnmfLHwntAXYnhq9c/s200/diademe.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494233854035669250" border="0" /></a><br /><div style="text-align: right;"><span style="font-size:85%;">4.</span><br /></div>Les portraits de rois et reines lagides, dont Cléopâtre VII, qui vit son royaume sombrer à Actium, rappelle que les Ptolémées, bien qu’ils aient régné sur l’Egypte comme des pharaons, étaient de culture et de langue grecques.<br />Les Attalides sont représentés par un grand vase funéraire dit « vase de Pergame ». Sur sa panse court une frise de cavaliers aux poses variées, dont les manteaux claquent au vent. La sensation de mouvement des chevaux lancés au galop s’accroît au fur et à mesure que le spectateur tourne autour au vase. Le sculpteur s’est joué de la faible profondeur du relief en introduisant une discrète perspective : la jambe avant droite des chevaux fait davantage saillie que la gauche, plus éloignée du spectateur.<br />Athènes continue d’être un centre religieux et artistique florissant, comme en témoigne une grande stèle funéraire érigée pour une femme morte en couche. A la douce mélancolie de la jeune servante portant un des nourrissons répond l’élégant contrapposto de la défunte qui anime l’himation, créant un réseau de plis autour de son bras qui soutient le second nouveau-né emmailloté.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg49pezhGYY7vtNGALhZL81RoAzqaDPO57e_6x18QOI1E6VK3DJKboygb2R83LtTHY2DvPz-Ah2y3LnZwG_BaqEpehG-QXxqe0jN5BonogQz-HcrR1e-iww3U_06OUxI151GeHJIpG7uelM/s1600/lit.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 162px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg49pezhGYY7vtNGALhZL81RoAzqaDPO57e_6x18QOI1E6VK3DJKboygb2R83LtTHY2DvPz-Ah2y3LnZwG_BaqEpehG-QXxqe0jN5BonogQz-HcrR1e-iww3U_06OUxI151GeHJIpG7uelM/s200/lit.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494234391892788626" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">5.</span><br /><br />Outre le dialogue avec les galeries de l’aile sud de la cour carrée, la Vénus de Milo entre en résonance avec le sujet des copies romaines de la salle des Caryatides, Vénus accroupies, satyres suppliciés ou pourchassant des nymphes. La veine du portrait chère à Lysippe y est représentée, de même que l’exaltation du corps féminin et l’expression de la souffrance, thème qui se développe à partir du IVe siècle avant notre ère.<br />Outre des antiques connus comme la Diane de Versailles ou le Silène éduquant Dionysos, citons un puissant Centaure marin portant un silène qui annonce presque le Bernin, et une Aphrodite acéphale, qui retient de la main gauche son manteau autour de ses hanches. Le vent gonfle le tissu, découvrant impudiquement les jambes de la déesse. L’eau de mer, où la statue est demeurée longtemps immergée, a émoussé le marbre, lui conférant presque le moelleux de la chair.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqO4NVa7TTxxRRktJs5ClcDPsUXuVJYZAu38mVF74iH4IvjLu9h1skKM0OUmaQU76KLnUOY4dItcJa-JaPiVS4yhkntUlCewIHf4cGiUm-P-3UMFVQzd5XLQwrm1NEWZYk45XpaWS49UCr/s1600/milo1.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 136px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqO4NVa7TTxxRRktJs5ClcDPsUXuVJYZAu38mVF74iH4IvjLu9h1skKM0OUmaQU76KLnUOY4dItcJa-JaPiVS4yhkntUlCewIHf4cGiUm-P-3UMFVQzd5XLQwrm1NEWZYk45XpaWS49UCr/s200/milo1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5494234126135203890" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">6.</span><br /><br /></div>Ce nouveau parcours autour de la Vénus de Milo donne au visiteur assidu ou occasionnel l’occasion de dépasser son statut d’icône devenue intemporelle, d’image acheiropoïète, pour la replacer dans son contexte de création, dans les jeux d’inspiration et d’influences qui l’ont vu naître.<br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">Les photos sont issues du dossier de presse du Musée du Louvre :<br /><br />1. </span>La Vénus de Milo<span style="font-style: italic;">, copyright 2010 musée du Louvre / Angèle Dequier<br />2. </span>La Vénus de Cnide<span style="font-style: italic;">, copie romaine, copyright 2006 musée du Louvre / Daniel Lebbée et Carine Deambrosis<br />3.</span> Askos à tête de Méduse<span style="font-style: italic;">, Canosa, copyright RMN / Hervé Lewandowski<br />4. </span>Diadème<span style="font-style: italic;">, Canosa, copyright 2005 musée du Louvre / Erich Lessing<br />5. </span>Lit funéraire de Thessalonique<span style="font-style: italic;">, copyright musée du Louvre / Anne Chauvet<br />6. </span></span><span style="font-size:85%;">La Vénus de Milo<span style="font-style: italic;">, </span></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-style: italic;">copyright 2010 musée du Louvre / Anne Chauvet</span></span>Gabrielle Sivenhttp://www.blogger.com/profile/14535306028084383535noreply@blogger.com2